Lancée en septembre, la campagne Pour l’arrêt des mutilations des enfants intersexes est coordonnée par le Collectif Intersexes et Allié.es-OII France. Droit au Corps, signataire de l’appel publié dans Libération, vous invite à signer la pétition en ligne et à partager l’information.
Le visuel de campagne.
Pour bien comprendre de quoi il est question, voici le texte du tract de campagne :
Aujourd’hui en France, les enfants intersexes* sont toujours soumi-se-s à des opérations chirurgicales ou/et des traitements hormonaux sans leur consentement éclairé et sans nécessité de santé.
Ces actes constituent des violations des droits humains et ont été condamnés à plusieurs reprises par l’ONU en 2016 (Comité des droits de l’Enfant, Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, et Comité contre la torture).
Des associations internationales de défense des droits humains telles que Human Rights Watch et Amnesty International se sont ouvertement positionnées pour l’arrêt de ces pratiques.
En France, la DILCRAH appelle à l’arrêt de ces mutilations. En mai dernier la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme, et en juillet le Conseil d’État ont publié des avis dans le même sens.
Pourtant, les protocoles médicaux continuent à recommander ces pratiques, et les équipes médicales à les effectuer.
Nous réaffirmons que les variations intersexes sont des variations saines du vivant, et dans leur immense majorité sans danger pour la vie de l’enfant. Elles ne devraient pas conduire à de la stigmatisation et à de la médicalisation inutile et néfaste. A l’instar de l’homosexualité, l’intersexuation n’a pas à être soignée : c’est à la société d’accepter sa propre diversité.
Le soutien psychologique d’un-e enfant et de sa famille doit être librement choisi, et approcher la question de manière non stigmatisante et non pathologique.
Le droit des enfants à l’intégrité physique et sexuelle est un droit inaliénable. Pour les enfants intersexes comme pour les autres, cela implique le droit de choisir si, quand, et comment, leur corps sera modifié.
Cela implique l’exercice de leur consentement libre et éclairé, à un âge où il est possible de prendre une décision mature qui aura des conséquences importantes, et avec des informations provenant de sources variées, notamment d’autres personnes intersexes.
Il n’y a aucune urgence à agir médicalement sur un corps sain d’enfant. Il n’est pas du ressort des médecins ou des parents de décider d’attenter à l’intégrité physique d’un-e mineur-e sans nécessité vitale. Une circulaire de rappel à la loi s’impose.
C’est à l’enfant intersexe lui/elle-même de décider.
Changer son corps ou non, ce sera son choix.
*Intersexes : qui présentent des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions binaires typiquement mâle ou typiquement femelle, que ces caractéristiques soient visibles à la naissance ou apparaissent plus tard au cours de la vie, notamment à la puberté.
Et voici la vidéo de campagne :
Pour signer la pétition, c’est ici : bit.ly/CeSeraSonChoix
À noter que le Collectif Intersexes et Allié.es-OII France a mis à disposition son kit de communication, dans lequel vous trouverez différents visuels à partager.
Signalons enfin que nous sommes actuellement en pleine Quinzaine de Visibilité Intersexe, qui a commencé le 26 octobre (Journée Internationale de Sensibilisation Intersexe) et s’achèvera le 8 novembre (Journée Internationale de Solidarité Intersexe). Il s’agit de deux semaines d’événements pour visibiliser les enjeux intersexes. Pour plus d’informations, nous vous conseillons de vous rendre sur la page Facebook Collectif Intersexes et Allié.e.s – OII France ou encore de suivre le compte Twitter du collectif.