France – En 2017, lors d’une visite médicale d’un bébé de 11 mois chez son pédiatre habituel, celui-ci pratique un décalottage sans même prévenir la mère. Cette mauvaise pratique blesse l’enfant qui saigne et hurle. Des mois plus tard, la mère n’a toujours pas trouvé d’avocat acceptant de plaider cette cause.
Image d’illustration.
Vous avez vécu une situation similaire et souhaitez témoigner ? N’hésitez pas à contacter Droit au Corps. À lire également : Le médecin, le décalottage de mon fils, le droit et moi
La maman contacte Droit au Corps :
« Bonjour,
Je vous contacte suite à la visite médicale de mon fils de 11 mois chez le pédiatre. Lors de cette visite il a été décalotté sans qu’on demande mon accord ni même qu’on me prévienne. Jusqu’ici le docteur l’examinait toujours en douceur, donc j’étais en confiance. Je ne peux pas encore estimer si ça s’est bien (si c’est le mot) passé pour mon fils, ou pas, c’est encore tout frais. Il a saigné et hurlé sur le coup, maintenant ça va.
Par contre, je ne suis pas du tout d’accord avec le fait que cet acte ait été commis à mon insu, d’autant plus que j’avais déjà prévenu ce même pédiatre que j’étais absolument contre des gestes pareils.
J’ai besoin de votre aide pour me retrouver dans ce qui m’arrive, s’il vous plaît. Je suis censée nettoyer la cicatrice avec du bicarbonate, je ne sais pas si c’est à faire ou pas. Est ce que, à tout hasard, vous connaissez un médecin dans le département […] qui pourrait me dire quoi faire et constater les dégâts ? Est-ce que je dois aller à l’hôpital ? Tout en sachant que ce même docteur fait les permanences là et qu’en plus il est très réputé. Est-ce que ce sont les urgences pédiatriques qu’il me faut ? Mais à vue d’oeil, mon fils il n’a plus rien.
C’est surtout moi qui m’en veux énormément et qui suis sous le choc mais c’est pas avec ça que je peux avoir un recours, si ? Excusez moi de mon message confus. Je vous serais reconnaissante si vous pouvez m’orienter. »
Droit au Corps oriente alors la maman vers une personne ressource et reçoit ce message l’année suivante :
« Bonjour. Je vous avais contacté à ce sujet il y a 8 mois. Résultat – aucun avocat prêt à se lancer dans l’histoire… Si jamais vous en avez un qui pourrait – ça m’intéresse toujours. »
Puis après demande de précisions :
« J’ai vu au moins 5 avocats (en rendez-vous + le 6ème au téléphone) et tout le monde est très sceptique car « c’est normal, tous les médecins le font », voire jusqu’à me culpabiliser : « il fallait prévenir le docteur, Madame ».
Une seule d’entre eux, […], m’a quand même proposé de rédiger la lettre à l’Ordre des médecins, tout en me prévenant que ça ne servirait à rien, que ça ne relevait pas de l’erreur médicale, mais uniquement de déontologie, car l’acte a été fait sans mon consentement éclairé. Tandis que moi j’ai vécu ça comme un attouchement sexuel sur mon enfant.
Mon assurance ne voulait pas prendre ça en charge, et ça m’aurait coûté 600 € de rédaction de lettre.
Entre temps mon fils va bien, d’après un autre pédiatre il n’y a pas de cicatrice.
Donc tout compte fait j’ai abandonné le combat même si j’ai toujours du mal à le vivre.
J’en ai parlé à droite et à gauche, j’en ai recueilli des témoignages : des zizis noirs, gonflés, les parents pris au dépourvu, ou simplement induits en erreur que c’était indispensable.
J’ai aussi trouvé quelques médecins qui ont une meilleure attitude, au moins d’attendre jusqu’à 3 ou 4 ans avant de décalotter. Je me suis concentrée sur la recherche d’un médecin fraîchement sorti de l’école, et c’est quand même mieux que les vieux qui vous prennent de haut.
Vous pouvez utiliser mon témoignage comme bon vous semble, je n’en fais pas un secret, bien au contraire. »
Note : les liens url ont été ajoutés par Droit au Corps.