30ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) : nous y étions

FrançaisEnglish

Dans la perspective de la Journée internationale des droits de l’enfant 2019, qui prenait place 30 ans après l’adoption de la CIDE, une coordination internationale s’est mise en place entre quelques organisations européennes visant l’abandon des mutilations sexuelles, pour faire entendre la voix des enfants sur Genève et Paris. Voici le compte-rendu de cette première participation de Droit au Corps à cette Journée Internationale dédiée aux enfants.

Initialement, c’est le fondateur d’Intact Nederland qui a lancé l’idée de coordonner les efforts des organisations européennes pour assurer une présence à Genève à la conférence faite dans les murs de l’ONU. Cette idée a pris forme progressivement et s’est étendue à Paris, à l’UNESCO.

Genève, ONU, 18-20 novembre

revendication mon corps mon droit mutilations sexuelles

Deux représentants de Pro Kinderrechte Schweiz (PKS) et l’un de Droit au Corps (DaC) ont assisté à la conférence à laquelle participaient beaucoup d’organisations. Au total, nos deux organisations ont pu distribuer environ 1 millier de dépliants. Nous avons eu de nombreuses discussions et reçu beaucoup de commentaires positifs. Rares étaient les personnes à savoir que la circoncision des enfants de sexe masculin peut leur nuire, pour la vie entière, et qu’il s’agit d’une violation grave de leurs droits. Pour la grande majorité, le sujet était nouveau avec une méconnaissance complète sur les conséquences négatives et risques liés à la circoncision. Personne ne s’est montré hostile à notre cause.

Pour cette occasion, un nouveau dépliant français-anglais reprenant des éléments de l’Appel au débat a été mis en service.

Le représentant d’une importante association internationale dont la mission est de protéger les enfants est venu à notre contact en laissant sa carte de visite en vue de futures collaborations.

En aparté, l’un des 18 membres du Comité sur les droits de l’enfant, cette instance de l’ONU, a confié à l’un de nos membres qu’il était d’accord avec la pratique de la circoncision religieuse des enfants, dès 8 jours ! Lors du choix des membres d’une telle instance, l’ONU serait bien avisée pour l’avenir de vérifier que les candidats ne soient pas en conflit d’intérêt en matière de mutilation sexuelle.

Paris, UNESCO, 20 novembre

Lors de cette célébration de la CIDE à l’UNESCO, où sont intervenus le président Emmanuel Macron et le secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance Adrien Taquet, 3 membres de Droit au Corps ont pu discuter avec les participants tout en distribuant environ 150 dépliants. Des contacts ciblés ont été établis, tels qu’une responsable pour l’éducation à l’Unesco. Comme à Genève, l’accueil a été positif et sans aucune agressivité.

Jacques Toubon, le Défenseur des Droits français, nous a même promis de lire le dépliant de DaC : qu’en fera-t-il avant la fin de son mandat en juillet 2020 ? Nous avons également signalé à Geneviève Avenard, Défenseure des enfants, l’absence du sujet de la circoncision pendant cette célébration. D’autre part, nous lui avons fait remarquer l’absence de réponse de sa part concernant l’Appel au débat. Elle a expliqué que les sujets abordés étaient choisis par les enfants et qu’elle pensait avoir déjà répondu à notre courriel.

La responsable du bureau de l’Unesco, dans un pays africain où se pratique l’excision, a indiqué que son sujet phare pour l’année à venir serait les mutilations sexuelles : elle était ouverte à échanger avec nous en incluant le thème de la circoncision.

Conclusion

Il faut intensifier notre présence dans les lieux de forte concentration en acteurs concernés de près ou de loin par la circoncision, une excellente façon d’avoir un fort impact en peu de temps et avec relativement peu de moyens. Un contact physique de proximité, à visage découvert, est beaucoup plus marquant pour nos interlocuteurs qu’une communication écrite, sur un sujet aussi tabou.