10 décembre 2021
À l’attention de Sandrine Rousseau,
candidate à la primaire de l’écologie en vue de l’élection présidentielle de 2022, France
Objet : Comment expliquer votre volte-face sur la circoncision ?
Connaissant la puissance de la loi du silence qui empêche tout questionnement de cette mutilation sexuelle des garçons qu’est la circoncision, nous avons mesuré le courage qu’il vous a fallu pour écrire dans votre programme : « Malgré les mesures législatives et des politiques engagées pour protéger les enfants, ils continuent d’être victimes de violences. En particulier concernant les mutilations génitales féminines, la circoncision des jeunes garçons pour des motifs religieux, les interventions médicales à un âge précoce sur les enfants intersexués (etc.) » (en gras par nous, document d’archive)
Cette prise de position était d’autant plus forte qu’elle venait d’une féministe revendiquée et qu’elle s’inscrivait dans un chapitre « LUTTER CONTRE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION », pointant l’évidente discrimination de genre dans la protection inexistante des garçons en matière de mutilation sexuelle. Le journal Le Point s’en est étonné dans cet article du 22 septembre : « l’étrange logiciel de Sandrine Rousseau – L’écoféministe, opposée à Yannick Jadot au second tour du scrutin, défend une pensée intersectionnelle et prend des positions inattendues sur la circoncision. » En septembre 2021, l’espoir d’un débat public au niveau d’une présidentielle était donc né, sur cette pratique dont sont victimes près d’1/3 des garçons sur la planète, depuis des siècles et sans que les institutions ne s’en émeuvent, malgré toutes les souffrances qui peuvent en découler.
Cette prise de position était d’autant plus salutaire qu’une autre candidate à la présidentielle 2022, Anne Hidalgo, avait signé l’Appel du CRIF (archive) contre la mise en cause de la circoncision rituelle par le Conseil de l’Europe, « irrespectueuse des pratiques et traditions millénaires qui sont au cœur du judaïsme ».
Malheureusement, dès la deuxième semaine d’octobre, cette proposition a disparu de votre programme : comment expliquer cette volte-face ?
Bien cordialement,