Le docteur Corentin Lacroix, médecin généraliste, anime la chaîne YouTube WhyDoc, où il fait de la vulgarisation médicale. En novembre 2020, il publie une vidéo dont le message principal est : « Laissons les jeunes prépuces tranquilles ! ».
Un message auquel Droit au Corps souscrit totalement, notre association s’en faisant l’écho notamment via le dossier Santé du pénis : hygiène, décalottage, « phimosis », circoncision.
Il est d’autant plus intéressant d’observer que, malgré toute sa bonne volonté et son expertise, ce médecin commet toutefois quelques erreurs, heureusement bénignes, mais qui alimentent tout de même la faille de santé publique dont les enfants paient le prix fort encore de nos jours. Voici la vidéo, suivie de nos correctifs :
Correctifs de Droit au Corps
Le mot pathologisant « adhérence » est ici utilisé à tort pour décrire un état normal de fusion entre le prépuce et le gland. Voir les explications du Dr Naouri.
Le mot pathologisant « phimosis » est ici utilisé à tort pour décrire un état normal de non rétractabilité du prépuce. La signification de ce mot a tellement changé au cours du temps qu’il règne une confusion génératrice de mauvaises pratiques en matière de santé du pénis, raison pour laquelle notre association propose de bannir ce terme du vocabulaire médical. Voir la rubrique Phimosis : au cœur de la faille de santé publique.
À 2:32, le Dr Lacroix dit : « Si ça gêne, on peut assouplir le prépuce avec une crème à base de corticoïdes et en faisant des exercices de décalottage petit à petit. » Précisons que les exercices d’assouplissement du prépuce peuvent être essayés sans crème dans un premier temps : voir les recommandations de la Dre Solano et du Dr Beaugé. D’ailleurs, le Dr Lacroix dit ensuite, à 3:19 : « en utilisant si besoin une crème à base de corticoïdes ». Pour rappel, des médicaments topiques sont souvent utilisés par erreur sur des pénis d’enfants en réalité sains.
À 3:30, le Dr Lacroix dit : « Et pour les rares cas où ça ne marche pas, on peut faire une opération. La plus connue, c’est la circoncision […]. Mais il y a d’autres techniques qui existent où on n’enlève qu’une partie du prépuce. » Précisons qu’il existe aussi différentes techniques de plastie du prépuce (préputioplastie), opération qui conserve entièrement le prépuce et permet un rétablissement plus simple, plus rapide et moins douloureux. En cas de trouble de la santé du pénis, l’option radicale qu’est l’ablation du prépuce doit être considérée seulement en ultime recours.
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Félicitations au docteur Lacroix pour cette vidéo qui contribue à une évolution favorable des pratiques en matière de santé du pénis !