Un drame relance les inquiétudes sur la pratique de l’excision en Egypte. Une fillette de 13 ans est décédée au cours de son excision dans le gouvernorat de Daqahliya, au nord-est du Caire, rapporte le site d’information saoudien Al-arabiya.
«Nous avons laissé notre fille avec le médecin et l’infirmière. 15 minutes plus tard, l’infirmière a placé ma fille dans une salle voisine, avec les trois autres fillettes que le docteur avait excisées», a confié le père de la jeune fille, Mohammed Ibrahim.
«J’ai attendu une demi-heure et espéré que ma fille se réveille, malheureusement, contrairement aux autres filles, elle n’a pas ouvert les yeux», a-t-il ajouté.
Le médecin a rapidement été convoqué et une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de la mort de la jeune fille. Des organisations comme l’Unicef ont, une nouvelle fois, condamné la pratique des mutilations génitales en Egypte. Pour l’organisation, rien ne justifie que des millions de jeunes filles se fassent mutiler : ni la religion, ni la santé.
Si depuis 1996 les mutilations génitales féminines sont interdites par la loi, elle demeurent une pratique courante dans une large partie de la société, même dans les classes aisées urbaines. L’opération est généralement pratiquée sur des filles âgées de 9 à 12 ans.
73% de jeunes filles excisées
Depuis le milieu des années 1990, des changements de comportements ont toutefois été observés. En 1995, 82% des femmes (15-49 ans) pensent qu’ils faut continuer d’exciser les jeunes filles. Ce chiffre est tombé à 75% en 2000 et à 62,5% en 2008, selon l’Unicef.
Si certaines organisations remarquent une tendance à la baisse, d’autres continuent de tirer la sonnette d’alarme concernant une pratique qui pourrait toucher 80 à 90% des jeunes filles en Egypte. Le taux d’excision dans le pays serait passé de 97% à 91%, selon une enquête démographique et de santé menée par le Fonds des Nations unies pour la population, en 2008. Selon un article de l’Unicef daté de 2013, les mutilations génitales touchent 73% des filles âgées de 15 à 17 ans en Egypte.
Comment expliquer la survivance d’une pratique si violente ? Une jeune femme, originaire d’une famille cultivée d’Alexandrie, tente de comprendre pourquoi elle a été excisée. La pression sociale. C’est ce qui a déterminé, selon elle, le choix de ses parents. La culture peut-être. La religion n’est qu’un vernis.
Source : Slate Afrique
En complément, voici un reportage de la télévision égyptienne diffusé en 2007 qui illustre les conséquences psychologiques des mutilations sexuelles, notamment le déni de réalité dont font preuve beaucoup de victimes :