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Circoncis pour des raisons religieuses lorsqu’il était bébé, Ziyad a lui-même pratiqué des circoncisions en tant que médecin pour éviter qu’elles soient faites par du personnel incompétent. Il a fini par refuser d’en faire et appelle désormais à abandonner la pratique.
Image d’illustration
Témoignage
Ressortissant d’un pays arabe musulman, j’ai été victime de la circoncision à l’âge de 18 mois. Bien entendu, comme tous les garçons qui ont subi cette pratique, je n’ai pas consenti.
Un acte réalisé par une personne n’ayant aucune qualification dans le domaine médical (ni stérilisation, ni anesthésie…). Je me souviens encore aujourd’hui de la douleur. L’opérateur m’avait même prescrit des antibiotiques (il n’en avait pas le droit).
J’ai ensuite fait une infection avec dysurie (difficulté à uriner), fièvre, et la cicatrisation a demandé beaucoup de temps.
En 2009 j’ai été nommé médecin responsable dans un centre de santé rural, dans une zone enclavée. La circoncision était un service très demandé par la population. Je disais toujours non, mais ma réponse n’était pas utile pour lutter contre la circoncision, car ces gens demandaient alors l’opération auprès d’une personne non formée, comme celle qui avait fait la mienne.
Après une longue réflexion, je me suis dit qu’il fallait pratiquer la circoncision avec du matériel stérile à usage unique pour protéger les enfants contre les risques de contamination du VIH et des hépatites (B et C) qui sont des maladies qui se transmettent par le sang, et qu’il fallait également utiliser une anesthésie locale pour minimiser la douleur des pauvres enfants.
J’ai donc commencé à pratiquer la circoncision en 2011 dans un but noble : protéger les enfants [contre les circoncisions ratées, ndlr], mais à chaque fois que je regardais dans leurs yeux, je voyais la peur, l’angoisse, et quand j’entendais leurs cris, je me souvenais de la douleur que j’avais moi-même ressentie. En fait, je me blessais en même temps que je blessais l’enfant. Cette situation me troublait et m’énervait.
Après plusieurs années de pratique de la circoncision, le hasard m’a fait rencontrer une personne convaincante de Droit au Corps. Nos échanges ont été un catalyseur pour moi et j’ai pris la décision de ne plus massacrer des enfants en ne pratiquant plus la circoncision.
À travers ce témoignage, je demande pardon à tous les enfants que j’ai blessés. Je donne des bisous sur le front à tous ces enfants, bisous d’excuses, bisous de conciliation.
À travers ce témoignage, je déclare qu’il est temps de dire « non » à la circoncision.