Droit au Corps participe à la manifestation enfantiste 2024

Samedi 16 novembre 2024, le Collectif Enfantiste a organisé une manifestation contre les violences faites aux enfants et aux adolescents, dans plusieurs villes de France. Droit au Corps a participé à l’événement de Paris.

Le Collectif Enfantiste a initié cette manifestation à l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant qui a lieu le 20 novembre. Plus de soixante organisations ont signé l’appel à mobilisation, dont la nôtre.

À Paris, plusieurs centaines de personnes se sont réunies place de la Nation. Droit au Corps a contribué à cet événement en prononçant un discours et en tenant un stand d’information sur le prépuce, la circoncision et la santé du pénis. Les sept membres de l’association présents ont pu échanger avec le public et distribuer près de 200 dépliants.

Découvrez notre intervention en images :

Le discours de Droit au Corps lu par Cyrille (transcription plus bas)

Des bénévoles de l'association Droit au Corps tiennent un stand d'information sur le prépuce, la circoncision et la santé du pénis.

Un grand merci aux bénévoles de Droit au Corps pour leur participation !

Droit au Corps félicite le Collectif Enfantiste pour cette belle initiative et sa remarquable organisation, et le remercie chaleureusement pour son invitation.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site dédié : manifenfantiste.fr

Transcription du discours de Droit au Corps

L’association Droit au Corps œuvre pour l’abandon de la circoncision, un sujet méconnu et quasiment absent du débat public.

La circoncision modifie le pénis de manière irréversible, en supprimant le prépuce et ses fonctions.

Cette pratique peut entraîner des souffrances aussi bien sur le plan physique, psychologique que sexuel, à court comme à long terme.

Les enfants sont les premiers concernés : plusieurs millions par an dans le monde, et plusieurs dizaines de milliers rien qu’en France.

Aujourd’hui, dans ce pays, certains enfants sont même circoncis par des non chirurgiens, voire par des non médecins, parfois même sans anesthésie. Des enfants en ressortent avec des pénis gravement mutilés. Notre association est d’ailleurs partie civile dans une affaire en cours, à Bordeaux, où des circoncisions d’enfants ont entraîné de graves complications.

Évidemment, la question du consentement est au cœur du débat sur la circoncision. Droit au Corps n’est aucunement opposée à cette pratique, dès lors que l’individu concerné est apte à donner un consentement libre et éclairé. C’est pourquoi notre association appelle à un débat public sur les conditions du consentement à la circoncision.

Notre argumentaire est le suivant : 

  • la circoncision est irréversible : un individu qui regrette d’avoir été circoncis ne peut pas revenir en arrière ;
  • alors que l’inverse est possible : quelqu’un qui n’est pas circoncis peut se faire circoncire s’il le souhaite, en connaissance de cause ; 
  • par conséquent, pourquoi ne pas attendre que la personne concernée soit apte à choisir, pour elle-même, si elle veut se faire circoncire ou non ?

En 2019, Droit au Corps a lancé un Appel au gouvernement français et a obtenu une impressionnante diversité de signatures publiques :

  • acteurs de lutte contre les mutilations sexuelles ;
  • défenseurs de l’intérêt de l’enfant et de ses droits ;
  • défenseurs des droits humains et de l’égalité ;
  • acteurs de la lutte contre les violences sexuelles, contre les violences éducatives ;
  • féministes ;
  • laïques ;
  • apostats ;
  • professionnels de santé ;
  • et bien d’autres encore.

Ces soutiens sont très encourageants, mais nous appelons à aller plus loin : il est grand temps que les acteurs progressistes s’emparent de cette cause avec conviction et la portent à bras-le-corps.

Tous les enfants devraient être protégés de manière égale contre les modifications sexuelles non consenties et non nécessaires médicalement. 

Bien sûr, lorsqu’une pratique est ancrée dans la tradition depuis des siècles, le changement est difficile. Mais une évolution culturelle est possible ! Chaque jour, des parents abandonnent la pratique de la circoncision, dans l’intérêt de leur enfant et de l’adulte qu’il deviendra.

Vous toutes et tous ici présents, vous pouvez contribuer à mettre fin aux souffrances engendrées par la circoncision : venez nous rencontrer pour échanger et vous informer sur le sujet ; parlez-en autour de vous pour lancer le débat ; retrouvez-nous sur droitaucorps.com et sur nos réseaux sociaux.

Ensemble, nous pouvons changer les choses.

Je finirai en citant Brian Earp, chercheur en bioéthique à l’université d’Oxford : 

« Chacun devrait avoir le même droit de décider de ce qu’il advient de son anatomie sexuelle, quelle que soit la couleur de sa peau ou la taille et la forme de ses organes génitaux. »

Merci de votre attention, et merci de soutenir le Droit au Corps !