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Du 28 au 31 mars 2019 se tenaient à Montpellier les 12èmes Assises Françaises de Sexologie et de Santé Sexuelle. Tout comme l’année dernière, Droit au Corps était sur place pour y tenir un stand.
Cinq de nos adhérents ont ainsi pu échanger avec les nombreux professionnels de la santé venus à leur rencontre, issus de différents pays francophones : sexologues, urologues, gynécologues, pédiatres, sages-femmes, infirmiers/ières ou encore psychologues.
Notre stand avait mis l’accent sur la santé du pénis et la restauration du prépuce, grâce notamment à la présence de Luc (créateur du site Phimosis ABC) et de Bernard (créateur du site Nouvelle Peau) qui avaient apporté de la documentation et du matériel concernant leur spécialité.
Soulignons aussi la présence sur le stand de cartes de visite du collectif Brit Shalom l’Alliance sans Souffrance. En apprenant l’existence de ce rituel alternatif à la circoncision, certains visiteurs ont exprimé leur soulagement et leur enthousiasme. Notons enfin la présence de brochures transmises par le GAMS et Foregen, très appréciées également.
La plupart des professionnels rencontrés connaissaient mal les sujets présentés par Droit au Corps. Certains ont tout simplement découvert le fonctionnement du prépuce et son rôle dans la sexualité. Ils se montraient ainsi très intéressés par les explications de nos adhérents et repartaient avec de la documentation. Cette année encore, nous avons reçu de nombreux remerciements et encouragements pour notre action.
Droit au Corps remercie le comité d’organisation des Assises pour sa confiance renouvelée, ainsi que les personnes qui ont rendu possible la présence de notre association par leur bénévolat ou leur don.
Site officiel de l’événement : www.jf3sexo.fr
RESSENTI DES ADHÉRENTS DE DROIT AU CORPS AYANT TENU LE STAND
Florence :
Mon expérience des Assises de Sexologie a été très riche car c’est le contact avec le terrain, la « vraie vie », à travers les visiteurs du stand.
J’ai pu observer la maturité collective des professionnels de santé et/ou de la sexualité au sujet de l’importance du prépuce et du droit de choisir d’être circoncis ou non. Un médecin m’a confié : « Vous confirmez ce que je présentais. »
La forte demande d’informations de la part de ces professionnels a montré le manque généralisé de connaissances précises sur le prépuce, et la séparation entre les questions purement médicales, la sexualité et la psychologie des hommes concernés. L’absence de discussion dans le débat public au sujet de la circoncision s’est faite sentir en permanence tant certaines questions, très justes, concernaient des connaissances élémentaires, notamment sur les zones érogènes.
Quelques personnes étaient très surprises d’en apprendre autant sur le prépuce et sa place dans la sexualité. Cela montre comment et combien l’acceptation abusive de la circoncision se base sur sa banalisation, la minimisation du rôle du prépuce et le déni du ressenti des bébés, des garçons et des hommes qui ont tant à dire, à côté de ceux qui se disputent à coup de statistiques.
Je rentre de ces Assises très encouragée par la conscience collective qui avance fortement sur ce sujet.
Je remercie tous les professionnels pour leurs encouragements largement exprimés.
Luc :
J’ai participé aux Assises pour parler du phimosis et des solutions pour le résorber sans opération. Sur le stand, j’avais pas mal de matériel didactique.
Les demandes des visiteurs s’orientaient souvent vers le fonctionnement du prépuce et son rôle dans la sexualité. Cela tombait bien : nous avions apporté un sex toy équipé d’un prépuce mobile, j’ai donc pu montrer les différentes phases de fonctionnement du prépuce dans la relation sexuelle, et à mon grand étonnement les réactions étaient : « Ça alors, mais c’est super important dans la sexualité, c’est un mécanisme sophistiqué ! »
J’ai également noté des réactions d’infirmières : « Comment se fait-il que l’on doive venir ici, aux Assises de Sexologie, pour en apprendre sur le traitement du phimosis et le rôle du prépuce, ce n’est pas normal que cela soit absent de nos cours ! »
J’orientais beaucoup les sexologues vers Bernard pour qu’il leur parle de la restauration du prépuce, car cela peut être utile pour certains de leurs patients.
J’ai été étonné de la soif d’information concernant le fonctionnement du pénis, l’évolution de l’enfant, le phimosis, les alternatives à la circoncision, les dégâts de la circoncision au niveau de la mécanique sexuelle, mais aussi au niveau psychologique.
La présence sur le stand des brochures Brit Shalom pour les juifs a donné des réactions de soulagement de la part du des professionnels d’origine juive : « Ouf, enfin une porte de sortie pour protéger les bébés. »
Nous avons eu quantité de marques de sympathie des visiteurs, je ne m’attendais pas à en avoir autant.
Rémy :
C’était ma première participation à une action de Droit au Corps. J’ai été circoncis à l’âge de 4 ans pour un problème médical et j’en ai eu des conséquences néfastes sur ma vie sexuelle et affective. J’ai entamé une restauration du prépuce avec succès il y a quelques années.
Mon témoignage direct a beaucoup intéressé les praticiens de santé avec qui j’ai pu échanger sur le stand, notamment le fait de retrouver de la sensibilité grâce à la protection retrouvée.
Certains praticiens sont arrivés sur le stand avec l’idée que la circoncision n’a pas d’impact sexuel et après avoir pris connaissance des documents, photos, témoignages… ils sont repartis avec l’idée de la nécessité de creuser le sujet et réviser leur croyance.
Des praticiens « psy » ont confié suivre des hommes circoncis, pour lesquels le sujet était déjà une clef du travail. D’autres ont indiqué qu’ils allaient dorénavant investiguer cette clef.
Tout cela est très encourageant, le tabou est en train de tomber.
Bernard :
Dès le jeudi alors que nous étions les premiers à installer notre stand, un premier visiteur travaillant pour « Montpellier événements », lui même circoncis, s’est montré content de voir un stand dénonçant les méfaits de la circoncision. Il est repassé plus tard pour avoir davantage de renseignements, notamment sur la restauration du prépuce.
Notre stand était presque au bout d’une allée alors que l’entrée du salon et la plupart des salles de conférence étaient de l’autre côté. Il y a eu beaucoup de périodes calmes sans passage, mais aussi des périodes avec d’importants groupes de personnes durant lesquelles il a été utile d’être à plusieurs pour renseigner plus efficacement.
Incontestablement, ça a été le stand le plus actif de tout le salon. Certains stands se limitaient à une table sur laquelle étaient quelques documents en libre service et quelquefois personne pour représenter le stand, alors que nous étions de deux à quatre (même cinq le samedi) pour représenter Droit au Corps.
On a été pas mal complémentaires. Fanfan expliquait le développement sexuel naturel de l’enfant en guise d’introduction, alors que Luc pouvait donner du détail sur l’utilité du prépuce et le traitement non chirurgical du phimosis. Pour ma part, avec Remy, je parlais des possibilités et techniques de restauration d’un prépuce lorsqu’on a été circoncis.
Dans les documents diffusés, si une carte de visite avec quelques mots et nos sites web mentionnés comportait l’essentiel et peut être produite en grand nombre à faible coût, c’est finalement les plaquettes, beaucoup plus détaillées qui ont été le plus diffusées. Celle de Brit Shalom avait été reçue en trop peu d’exemplaires pour en faire profiter tous les visiteurs intéressés.
Globalement, beaucoup de personnes intéressées et quelquefois surprises par ce que nous leur apprenions, même si visiblement, des urologues n’étaient pas de notre avis.
Le dernier visiteur de notre stand était justement un urologue connu de Montpellier disant aussi être sexologue. On a discuté avec lui plusieurs dizaines de minutes, mais curieusement, il n’a pas voulu reconnaître le phénomène pourtant souvent constaté de la kératinisation du gland.
Françoise :
Les femmes avaient tendance à prendre un premier contact avec moi.
Je m’intéresse à la façon dont grandit sexuellement un petit garçon et je me suis fort documentée sur le sujet. J’ai donc pu donner aux visiteurs des explications sur la santé du pénis, en complément de Luc.
Concernant les souffrances qui peuvent résulter de la circoncision, j’orientais vers Rémy qui, en tant que concerné, a un discours convainquant sur le sujet.
J’ai été étonnée du nombre de personnes que le stand Droit au Corps drainait.