Brit Shalom l’Alliance sans Souffrance

Sommaire :

  1. 2016 – Brit Shalom l’Alliance sans Souffrance émerge dans la francophonie
  2. 2018 – première Brit Shalom en Europe francophone
  3. 2019 – L’avenir de la circoncision juive
  4. 2022 – Apparition dans un documentaire produit par Arte

2016 – Brit Shalom l’Alliance sans Souffrance émerge dans la francophonie

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La voie de la compassion guide Droit au Corps :

« En cohérence avec sa priorité éthique, Droit au Corps vise non seulement la fin des souffrances découlant des mutilations sexuelles, mais se préoccupe également de celles que pourraient éprouver les individus se sentant menacés dans leurs traditions ou contraints de les perpétuer. Droit au Corps souhaite que toutes les parties concernées par les mutilations sexuelles progressent, ensemble, vers cette fin. »

Les souffrances en question peuvent être de nature physique, émotionnelle, psychologique et sexuelle.

Il se trouve que la circoncision masculine et/ou féminine (renommée “mutilation sexuelle féminine” à l’époque contemporaine) est une tradition d’intégration pour certaines communautés culturelles.

Comment éviter que l’abandon de cette tradition soit perçu comme une menace par les personnes qui la pratiquent ? Est-il possible de préserver l’appartenance à ces communautés sans circoncire ? Est-il possible d’attendre que l’individu soit en âge de consentir à sa propre circoncision, sans qu’il se retrouve exclu de ces communautés ?

Ces préoccupations ne sont pas nouvelles et on a vu apparaître des rituels alternatifs à la circoncision, sans modifications corporelles, dans divers endroits du monde. Par exemple au Kenya, où tous les garçons et filles du comté de Meru doivent traditionnellement passer par le rite de la circoncision, a été promue pour les filles ‘Ntanira na mugambo’ (la circoncision avec des mots) ; pour le peuple Samburu, des jeunes filles sont enduites de lait dans le cadre du rituel alternatif ; les jeunes filles de la province Nyamira sont informées sur les dangers des mutilations sexuelles et les alternatives de passage à l’âge adulte lors de camps de 9 jours.

Droit au Corps promeut de tels rituels qui ne menacent pas les cultures concernées : ils font en effet partie de ces nombreuses évolutions qui – mises bout à bout – permettent d’entrevoir l’abandon de pratiques génératrices de souffrances, progressivement et sans oppression des cultures qui perpétuent encore de nos jours la circoncision.

Concernant la culture juive, la Brit Shalom est l’un de ces rituels alternatifs qui gagne en popularité avec la prise en compte croissante de l’intérêt supérieur de l’enfant. Au début du XXIe siècle, cette alternative est pratiquée notamment aux États-Unis ou encore en Israël.

Pour l’espace francophone, Droit au Corps a le plaisir de soutenir la démarche Brit Shalom l’Alliance sans Souffrance, apparue en 2016. Vous pouvez vous aussi relayer cette nouvelle pratique, dans un esprit de compassion.

Retrouvez Brit Shalom l’Alliance sans Souffrance sur Facebook et Twitter.

2018 – première Brit Shalom en Europe francophone

Voici le communiqué de presse reçu du collectif Brit Shalom l’Alliance sans Souffrance :

Objet : Dimanche 13 mai 2018, première Brit Shalom en Europe francophone

L’équipe de Brit Shalom l’Alliance sans Souffrance est heureuse de vous informer de la naissance de Brit Shalom en Europe francophone. Elle consiste en une adaptation du rituel traditionnel d’accueil dans le judaïsme, au moment même où l’interdiction de la circoncision fait débat en Islande et au Danemark. C’est un événement historique de portée internationale : pourquoi ?

La Brit Shalom (alliance de paix), contrairement à la Brit Milah (alliance par la circoncision), est une cérémonie de nommage pour les nouveau-nés juifs durant laquelle on n’effectue pas de circoncision. Les mêmes prières, la même Alliance entre le nouveau né et D.ieu, la souffrance en moins : l’acte de circoncision est symboliquement remplacé par la coupe d’un fruit ou d’un ruban.

La tradition de la circoncision masculine d’origine religieuse existe depuis des millénaires dans différentes cultures et sur tous les continents, associée ou non à la pratique de la circoncision féminine (excision). De nos jours, l’ablation du prépuce concerne environ un tiers des hommes sur la planète. Elle peut engendrer des souffrances lourdes, pour la vie entière, même si toute circoncision n’entraîne pas forcément de souffrance. Pour cette raison éthique, qui fait l’objet d’une prise de conscience croissante à travers le monde, la circoncision est de plus en plus mise au débat démocratique avec plusieurs projets d’interdiction qui ont émergé en Europe au 21ème siècle (Allemagne en 2012, Conseil de l’Europe en 2013, Islande et Danemark en 2018). Nous sommes les témoins et les acteurs d’un vaste tournant culturel, d’un point de bascule à l’échelle de l’Histoire longue.

Certains membres de la culture juive n’ont pas attendu ce débat public pour questionner de longue date cette chirurgie pratiquée à 8 jours sur le sexe des garçons nouveau-nés, sans anesthésie efficace et avec tous les risques qui y sont associés, y compris mortels (la circoncision néonatale fait entre 100 et 200 morts par an rien qu’aux États-Unis, chiffre très probablement sous-estimé). Cela fait des décennies qu’ils sont de plus en plus nombreux à substituer à la circoncision, Brit Milah, un rituel d’accueil des nouveau-nés sans atteinte au sexe de l’enfant, l’alternative Brit Shalom. Cette évolution des traditions juives s’est développée notamment aux États-Unis ou encore en Israël : il existe actuellement plus de 230 célébrants de ce rituel à travers le monde, dont environ 150 rabbins, mais seulement une poignée en Europe.

Avec cette grande première pour la France, c’est un signal fort qui est envoyé à toute la francophonie, un signe d’espoir pour les juifs comme pour tous les citoyens et leurs représentants politiques, et surtout pour les enfants : oui, il est possible d’adapter une tradition génératrice de souffrances, même si elle dure depuis des millénaires et qu’elle est inscrite au coeur d’une culture.

Retrouvez Brit Shalom l’Alliance sans Souffrance sur Facebook et Twitter avec le récit de cet  accueil d’un nouveau-né porteur d’espoir, en compagnie des pionniers.

Contact : britshalom.francophonie@gmail.com

2019 – L’avenir de la circoncision juive

Voici la proposition faite par Droit au Corps : Brit Shalom à 8 jours et Brit Milah à l’âge du consentement ?

2022 – Apparition dans un documentaire produit par Arte

Un documentaire produit par Arte et diffusé en 2022 a suivi l’organisation Brit Shalom l’Alliance sans Souffrance. On y voit l’un de ses membres, Eric, se rendre chez Victor et Sarah, les parents qui ont célébré la première brit shalom en Europe francophone, dont un extrait est même diffusé.

Victor explique comment il en est venu à refuser la circoncision pour son fils : « Je me suis très vite rendu compte de l’importance du prépuce comme zone érogène la plus sensible du corps de l’homme. Quand j’ai compris ça, que je ne pourrais jamais connaître ça ou vivre ça, comme je savais que j’allais avoir un fils je me suis dit que si je pouvais [lui] éviter ça, je le ferai. » Quant à Sarah, elle déclare : « C’est la première fois que je suis amenée à protéger quelqu’un. J’ai eu cet instinct de protection vis-à-vis de mon fils. Pour moi, l’imaginer devant toute la famille, applaudir un moment où il va souffrir, c’était pas possible. »

Eric, Sarah et Victor s’entretiennent ensuite avec Nardy Grün, rabbin pratiquant la brit shalom, qui explique : « La circoncision est un tabou dans la société juive en Israël. Ça ne fait qu’une vingtaine d’années que les gens se posent des questions. La plupart des juifs d’Israël sont circoncis, mais ils sont peut-être 2 % à savoir que ce n’est pas indispensable pour être juifs et que c’est quelque chose qui fait du mal aux enfants. Dans l’alliance que nous célébrons [brit shalom], l’accueil du bébé ne passe pas par des symboles physiques. On n’a pas besoin d’être marqué dans sa chair pour être juif, c’est une question de conscience. »

Voici l’extrait en question :