Article paru sur Zimdiaspora le 8 juillet 2012 (plus accessible mais retrouvé sur Intaction)
Par Shamiso Yikoniko
Le taux de prévalence du VIH chez les hommes circoncis âgés de 15 à 49 ans au Zimbabwe est plus élevé que celui des non-circoncis, la faute à une idée fausse selon laquelle la circoncision protège complètement contre l’infection du VIH.
>> Mieux comprendre la situation, (re)lire notre article : Circoncision et SIDA <<
Selon la dernière étude démographique de santé du Zimbabwe (ZHDS 2010/2011), le taux de prévalence chez les circoncis est de 14 % alors que celui des non-circoncis est de 12 %.
Le statut des participants quant à la circoncision a été établi au cours d’un conseil pré-test.
Cependant, le taux de prévalence global du pays pour le même groupe d’âge a décliné de 18 % à 15 %, selon la même étude.
Le docteur Blessing Mutede, agent de santé publique du Conseil National du Sida (Nac), a fait part de l’inquiétude des autorités quant au taux élevé d’infection chez les circoncis.
Il a déclaré que cela résultait pour une très large part de « comportements de compensation à risque ».
Après avoir été circoncis, la plupart des hommes entretiennent la fausse impression d’avoir été équipés d’un préservatif invisible, a-t-il ajouté.
« C’est un déroulement bien ennuyeux qu’au moment où nous vantons la circoncision masculine comme mesure préventive pour combattre le VIH, nous enregistrions un taux élevé de prévalence dans le groupe ayant été circoncis, pour une large part en raison du manque d’information quant aux comportements de compensation à risque », a-t-il déclaré.
« La plupart des gens oublient qu’être circoncis ne protège quelqu’un contre le virus du VIH que jusqu’à un certain pourcentage seulement, et qu’ils ont encore 40 % de risques de contracter le virus. » [Note de DaC : ce Docteur ne sait pas de quoi il parle]
« Ce à quoi nous encourageons tout le monde, circoncis ou non, c’est d’avoir des rapports sexuels protégés tout le temps. »
Pour cette étude, un échantillon de 5650 hommes entre 15 et 49 ans ont subi un test VIH. On leur a également demandé s’ils étaient circoncis. Cette information fut, par la suite, utilisée pour déterminer la nature du lien entre prévalence du VIH et circoncision.
L’Organisation Mondiale de la Santé recommande la circoncision pour la prévention du VIH dans « les zones d’épidémie généralisée » où la prévalence du virus est élevée et la circoncision masculine faible.
Le Zimbabwe a fait sienne cette recommandation et prévoit qu’elle empêchera 42 % de toutes les nouvelles contaminations entre 2015 et 2025 si 80 % des hommes du pays sont circoncis. Le pays espère également réduire la prévalence du VIH d’environ 7 %, en plus d’autres avantages.
Le pays a réalisé environ 70 000 circoncisions depuis le début du programme en 2009. Les experts font valoir que l’opération peut réduire le risque d’infection VIH, pour partie à cause de différences physiologiques qui diminuent la sensibilité à l’infection chez les hommes circoncis.
Traduction française : Droit au Corps