Le mois dernier en Allemagne, l’association officielle des pédiatres, la Berufsverband der Kinder- und Jugendärtze (BVKJ), a rejoint l’Association Néerlandaise des Médecins en se prononçant contre la circoncision des enfants.
Vous trouverez ci-dessous une transcription de la déclaration. Pour lire l’originale en Allemand : cliquez ici (PDF).
Déclaration d’experts :
Wolfram Hartmann, Docteur en Médecine, Président de la Berufsverband der Kinder- und Jungendärzte (Association professionnelle de pédiatres),
pour l’audience du 26 Novembre 2012 concernant le projet de loi du gouvernement fédéral :
« Projet de loi concernant l’étendue des soins et la surveillance de l’enfant dans le cas de la circoncision masculine »
et
concernant le projet de loi par les membres du Parlement : Marlene Rupprecht, Katja Dörner, Diana Golze, Caren Marks, Rolf Schwanitz, ainsi que d’autres membres du Parlement :
« Projet de loi concernant l’étendue des soins, la surveillance et les droits de l’enfant dans le cas de la circoncision masculine »
1. Note préliminaire
Cette déclaration a été rédigée en accord avec :
- l’Académie Allemande de Pédiatrie et de Médecine des Adolescents, Deutschen Akademie für Kinder- und Jugendmedizin (DAKJ) ;
- la Société Allemande de Médecine des Enfants et de la Jeunesse, Deutsche Gesellschaft für Kinder- und Jugendmedizin (DGKJ), l’organisation centrale de toutes les associations pédiatriques en Allemagne ;
- l’Association professionnelle des pédiatres, Berufsverband der Kinder- und Jugendärzte ;
- la Société Allemande de Pédiatrie Sociale et de Médecine des Adolescents, Deutsche Gesellschaft für Sozialpädiatrie und Jugendmedizin (DGSPJ).
Pour les autres organisations ayant coopéré, veuillez consulter : www.dakj.de
Je voudrais également mentionner la déclaration publiée par la Société Allemande de Chirurgie Infantile (Deutschen Gesellschaft für Kinderchirurgie) sur le sujet :
http://www.dgkic.de/index.php/presse/204pressemitteilung-oktober-2012
2. Indications médicales
Tout d’abord, il convient de rappeler qu’il n’existe aucune raison d’un point de vue médical de retirer un prépuce intact de garçons mineurs ou dans l’incapacité de donner leur consentement. De plus, à l’âge pré-scolaire, il existe très rarement de réelles indications médicales à l’ablation du prépuce (la circoncision). A cet âge le prépuce est plus ou moins fortement fixé, physiologiquement, au gland du pénis. Des infections et des déchirures douloureuses peuvent survenir suite à des tentatives inappropriées de rétracter un prépuce attaché et encore incomplètement développé.
Le prépuce masculin est une partie de la peau de l’organe, et remplit d’importantes fonctions qui protègent le gland très sensible. Il recouvre normalement le gland et le protège contre les substances dangereuses, les frictions, le dessèchement et les blessures. Il comporte des glandes sudoripares apocrines, qui produisent de la cathepsine B, des lysozymes, de la chymotrypsine, de l’élastase neutrophile, de la cytokine, et des phéromones telles que l’androstérone. Des scientifiques indiens ont montré que l’humidité sous-préputiale contient des substances lytiques ayant une fonction antibactérienne et antivirale. Les lubrifiants naturels lubrifient, humectent et protègent la muqueuse recouvrant le gland et l’intérieur du prépuce. L’extrémité du prépuce est abondamment irrigué en sang par d’importants réseaux de vaisseaux sanguins. Selon le BVKJ, le prépuce est un passage de beaucoup de veines importantes. En détruisant ces vaisseaux sanguins, la circoncision peut entraîner une dysfonction érectile. Leur ablation peut entraîner, comme cela a été décrit par beaucoup de ceux qui en ont été affectés, de considérables limitations à la vie sexuelle, et causer des stress psychologiques.
La déclaration de l’AAP (DOI: 10.1542/peds.2012-1989 dans Pediatrics ; publiée à l’origine le 27 Août 2012), constamment citée, contredit des déclarations plus anciennes de la même organisation, sans éprouver le besoin de se référer à de nouveaux résultats de recherches. Pour cette raison, cette déclaration de l’AAP est considérée par quasiment toutes les sociétés et associations pédiatriques du monde entier comme étant scientifiquement irrecevable. Une contre-déclaration appropriée a été mise en forme et sera publiée début 2013, également dans le renommé journal Pediatrics. J’ai joint un aperçu par les auteurs de la déclaration commune internationale, ainsi qu’un résumé à la fin de mes rapports. Ces rapports seront étayés par une abondante documentation.
Une organisation juridique américaine (Attorneys for the Rights of the Child – www.arclaw.org) a également critiqué la déclaration de l’AAP dans un courrier de lecteur adressé au journal Pediatrics, en affirmant que la déclaration contient des erreurs, des contradictions et des atteintes aux propres déclarations de l’AAP en ce qui concerne la bioéthique, ainsi qu’à plusieurs lois civiles et criminelles aux États-Unis.
Aussi, la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur le thème de la circoncision prophylactique ne concerne que les hommes sexuellement mûrs et actifs dans des pays à faible niveau d’hygiène, et ne peut pas être utilisée comme prétexte pour une circoncision prophylactique d’enfants mineurs n’étant pas en mesure de donner leur consentement. L’utilisation du préservatif comme prévention du VIH, du cancer (concernant la vaccination préventive contre le HPV – Papillomavirus Humain) et des infections génitales des hommes et des femmes est le moyen de protection le plus efficace.
Il n’existe aucune société médicale dans le monde – y compris l’AAP – qui voit un avantage significatif dans la circoncision de routine des petits garçons, ou qui la recommande. Jusqu’à présent, les conséquences psychologiques d’une circoncision précoce (voir Boyle et al., Page et al., Taddio et al., Yilmaz et al.) demeurent largement passées sous silence dans les déclarations des sociétés médicales, et ne sont pas incorporées dans leurs recommandations. Jusqu’à présent, il était impossible de quantifier les risques associés à la circoncision. L’hypothèse selon laquelle elle est utilisée à titre préventif est principalement basée sur des données collectées en Afrique sub-saharienne, qui sont fortement sujettes à caution. Dans cette situation, faute d’indication médicale appuyant la nécessité de circoncire, informer de façon appropriée sur l’opération réalisée les personnes concernées ou ceux qui en ont la garde est impossible d’une façon normale avant une circoncision motivée par la « prophylaxie » ou la religion.
3. Aspects éthiques et médicaux
La Déclaration de Genève fut adoptée en Septembre 1948 à la 2ème assemblée générale de l’Association Mondiale de Médecine, à Genève en Suisse. Elle se veut une version moderne du Serment d’Hippocrate, et a été révisée en 1968, 1983, 1994, 2005 et 2006. Elle dit :
« Dans mon devoir de médecin, je ne serai pas influencé par l’âge, la maladie, l’infirmité, la confession, l’origine ethnique, le sexe, la nationalité, l’affiliation politique, la race, l’orientation sexuelle ou le niveau social des patients. Je respecterai toute vie humaine depuis son commencement, et n’exercerai pas, même sous la menace, ma pratique de la médecine à l’encontre des lois de l’humanité. »
Les règles religieuses ne doivent pas influencer la façon dont les médecins prennent soin de leurs patients – et dans ce cas, les enfants mineurs demandent une attention particulière. Selon notre sens de la Justice, les garçons jouissent du même droit légal et constitutionnel à l’intégrité physique que les filles, et ils ne doivent pas être désavantagés en raison de leur sexe (Article 3 GG de la Constitution Allemande). Le droit des parents à l’éducation et leur liberté religieuse s’arrête ici, là où le droit à l’intégrité physique d’une personne mineure et d’un enfant qui n’est pas en mesure de donner son consentement est enfreint (Article 2 GG) alors qu’il n’y a aucune indication médicale claire. De l’avis de toutes les associations pédiatriques d’Allemagne, cela est applicable, ainsi qu’en ce qui concerne d’autres blessures infligées à des surfaces intactes du corps telles que le piercing, le tatouage et le perçage d’oreille.
Dans le projet de loi du Gouvernement Fédéral Allemand, il est question de prendre en compte les voeux de l’enfant, « à condition qu’ils puissent être établis… d’autant plus lorsqu’on considère que l’opération ne peut pas être inversée à une date ultérieure ». Dans le cas d’un enfant, si l’on se place à l’échelle de l’opération, il est impossible d’en expliquer les conséquences de façon compréhensible par un enfant et d’obtenir son consentement. Plus précisément, les conséquences de l’ablation du prépuce ne peuvent pas être correctement expliquées à un enfant qui n’est pas encore sexuellement actif afin de lui demander son consentement. Aussi, les parents ne peuvent pas donner leur consentement en agissant pour le compte de l’enfant car dans ce cas l’opération n’est pas nécessaire d’un point de vue médical, et les parents ne peuvent pas du tout juger quels besoins il aura ou n’aura pas en ce qui concerne la surface de son corps ou son épanouissement sexuel. L’expérience personnelle ne peut pas servir de référence dans ce cas.
Dans ce contexte, voici une citation de la Déclaration de la coalition nationale pour l’implémentation de la Convention des Nations Unies sur les Droits de l’Enfant en Allemagne, de Septembre 2012 ( Stellungnahme der National Coalition für die Umsetzung der UN-Kinderrechtskonvention in Deutschland) :
« Cependant, dans ce contexte, la Coalition Nationale voudrait attirer l’attention sur les exigences de l’Article 3 de la Convention des Nations Unies sur les Droits de l’Enfant [bien-être de l’enfant], par laquelle les pays signataires ont l’obligation de faire primer le bien-être de l’enfant sur toute autre considération. Une telle priorité n’apparaît pas dans les dispositions. On a plutôt l’impression que l’intégrité physique et émotionnelle de l’enfant passe après, lorsqu’il s’agit du consentement à la circoncision. Ce qui signifie que la suggestion faite dans les dispositions, étant donnée la compréhension des droits de l’enfant – traditionnellement dans l’intérêt de sa protection, n’accorde pas assez de considération au statut de sujet des enfants. Les clauses de la Convention du Conseil de l’Europe concernant les droits de l’homme et la biomédecine pourraient nous guider quant à la protection des personnes n’étant pas en mesure de donner un consentement éclairé :
Dans le cas d’une personne incapable, une intervention [pour raisons de santé] ne peut avoir lieu que si c’est pour son bénéfice direct.
Aussi si l’enfant affecté, à cause d’une incapacité à raisonner et juger, ne peut pas donner lui-même son consentement à une opération, on pourrait insister sur le fait que les parents doivent soigneusement fonder leur décision sur le plus grand intérêt de l’enfant (pour le texte original en Anglais, voir Art. 3 UN CRC). Dans ce contexte, la Coalition Nationale se réfère au Commentaire Général N°12 du comité des Nations Unies pour la participation des enfants, dans lequel le comité soulignait que l’Article 3 (les intérêts de l’enfant doivent primer) et l’Article 12 (respecter le droit de l’enfant à exprimer librement son opinion) devaient être considérés comme complémentaires. Le comité exclut même de son commentaire que soient remplies les conditions de l’Article 3 de la Convention des Nations Unies sur les Droits de l’Enfant, si les conditions de l’Article 12 sont remplies. De plus, en ce qui concerne le respect de l’opinion de l’enfant, le comité des Nations Unies souligne que la maturité de l’enfant ne doit pas être liée à un âge donné, mais examinée au cas par cas ».
Le projet de loi du gouvernement fédéral mentionne que les règles de la pratique médicale doivent être respectées. Cependant, elle permet en même temps une exception pour les bébés âgés jusqu’à 6 mois, et ne se limite pas aux médecins spécialistes. Pourtant, un médecin spécialiste doit être obligatoire, particulièrement dans le cas de bébés.
Comme il est démontré dans les sources documentaires citées plus bas (qui ne sont qu’une partie d’une liste documentaire plus importante), les bébés ont une sensibilité prononcée à la douleur et une mémoire durable de la douleur. Cela signifie qu’une telle opération ne doit être réalisée qu’en état de narcose totale. L’opération pourrait n’être autorisée que sous supervision médicale et dans une pièce convenant à une opération chirurgicale, avec une équipe d’urgence à disposition.
Cependant, je voudrais souligner l’absence d’évaluation globale de la condition d’un enfant de 8 jours, s’il existe ou non pour l’enfant des contre-indications concernant cette opération, telles qu’une coagulopathie congénitale (trouble de la coagulation), une hémoglobinopathie, ou un syndrome de déficience des anticorps. Ces maladies ne sont pas diagnostiquées lors d’examens de routine du nouveau-né (U1, U2, dépistage supplémentaire du nouveau-né), ce qui peut entrainer des complications post-opératoires considérables. La crème EMLA®, régulièrement citée par les partisans de l’administration d’un anesthésiant pour la circoncision néonatale, n’est absolument pas suffisante pour couvrir la sensibilité d’un nouveau-né à la douleur, et ne doit ni être appliquée sur les muqueuses génitales, ni être utilisée chez les bébés souffrant de méthémoglobinémie ou de déficience de déshydrogénation en Glucose-6 phosphate (G6PD). C’est également une raison de rejeter sans appel le projet de loi du gouvernement.
En ce qui concerne les aspects anesthésiques, je voudrais souligner la déclaration de Mme le Docteur Birgit Pabst au sujet des actions recommandées par le Groupe de Travail sur l’Anesthésie Infantile de la Société Allemande pour l’Anesthésie et la Médecine Intensive (Arbeitskreises Kinderanästhesie der Deutschen Gesellschaft für Anästhesie und Intensivmedizin – DGAI), transmise au comité des questions juridiques du Bundestag (Chambre basse du Parlement allemand) pour cette audition.
4. Conséquences de la circoncision et complications
Malheureusement, les conséquences de la circoncision sur les hommes qui en sont affectés n’ont pas été évoquées au cours de ce débat. Par conséquent, je voudrais faire référence aux rapports des hommes affectés : http://mogis-verein.de et http://www.beschneidung-von-jungen.de/home/maennliche-beschneidung.html.
Qu’il y ait des conséquences et des complications beaucoup plus désagréables entrainant des consultations en pédiatrie, cela est prouvé par une étude de la DAKJ menée sur les deux derniers mois. Dans une étude menée sur internet, environ 10% des enfants étaient concernés par un rapport des complications suivantes dans les cabinets de médecins allemands suite à une circoncision. Les données ont été recueillies à partir du 01.01.2010 :
Etude de la DAKJ sur les complications survenant suite à la circoncision d’enfants mâles et de nouveau-nés (période du 01 Janvier 2010 au 10 Novembre 2012 – 458 cabinets de pédiatres ayant fourni des données exploitables) :
Question 1 : Combien de nouveau-nés ont été présentés à votre cabinet depuis le 1er Janvier 2010 avec des complications dûes à une circoncision ? 298
Question 2 : Combien de bébés ont été présentés à votre cabinet depuis le 1er Janvier 2010 avec des complications dûes à une circoncision ? 351
Question 3 : Combien d’enfants plus âgés que des bébés ont été présentés à votre cabinet depuis le 1er janvier 2010 avec des complications dûes à une circoncision ? 1209
Question 4 : Combien de fois avez-vous vu une infection locale (nécessitant un traitement local) dans cette tranche d’âge ? 1204
Question 5 : Combien de fois avez-vous vu une infection systématique (nécessitant un antibiotique systémique) dans cette tranche d’âge ? 628
Question 6 : Combien de cas de plaie avec déhiscence (séparation des prépuces intérieur et extérieur avec de mauvais résultats cosmétiques) avez-vous vu ? 737
Question 7 : Dans combien de cas une re-circoncision a-t-elle été nécessaire ? 249
Question 8 : Combien d’hémorragies locales avez-vous vues ? 470
Question 9 : Combien de ces enfants ont-ils été circoncis par un circonciseur qui n’était pas docteur en médecine ? 82
Question 10 : Combien de ces enfants ont-ils été circoncis par un docteur en médecine ? 695
Ces résultats parlent d’eux-mêmes et démontent de façon frappante l’affirmation continuelle selon laquelle il ne s’agit que d’une opération bénigne sans complications significatives. Et même un docteur en médecine qualifié ne peut jamais complètement prévenir toute complication.
5. Résumé
D’un point de vue de pédiatre, le projet de loi du gouvernement fédéral doit être fermement rejeté. Les raisons en sont indiquées plus haut. L’ébauche alternative multi-partis proposée par Marlene Rupprecht, Katja Dörner, Diana Golze, et d’autres membres du parlement, représente un compromis, étant donnée la grande sensibilité de ce sujet d’un point de vue politique en Allemagne. La pratique mentionnée, qui a déjà été fréquemment réalisée à la fois au sein des deux communautés religieuses Juive et Musulmane, tient compte des nouveau-nés et des jeunes enfants, mais ne réalise qu’une circoncision symbolique, sans aucun dommages physique. Elle repousse la circoncision réelle jusqu’à ce que l’adolescent ait la compétence suffisante, par sa maturité intellectuelle et physique, pour être en mesure de prendre sa propre décision et donner ou non son accord, après un exposé médical compréhensible sur les conséquences durables de cette opération, pour ce changement de la surface de son corps qui lui permettra d’être accepté comme membre à part entière de la communauté religieuse.
Cette pratique perdure dans de nombreux pays du monde, y compris Israël, et ne provoque ni l’exclusion des enfants non-circoncis de la vie religieuse, ni l’impossibilité de vivre en tant que Juif ou Musulman dans ces pays.
Le débat sur la circoncision rituelle a un caractère fondamentaliste. Les promoteurs de la circoncision banalisent cette forme de dommage corporel qui peut pourtant entraîner des préjudices physiques et émotionnels à vie, et accusent sans cesse d’antisémitisme les défenseurs du bien-être de l’enfant.
Cela est inacceptable et j’attends du Conseil Central des Juifs d’Allemagne qu’il prenne ses distances avec ce genre d’accusations. Plus spécialement parmi les pédiatres il y a de longues années, bien longtemps avant l’existence de l’Association Médicale Allemande, se sont retrouvés face à des injustices envers les collègues juifs sous le régime nazi. Ils ont par la suite fait des excuses publiques et demandé le pardon des survivants. Ceci est écrit de façon détaillée dans la documentation, et correspond à la position de toutes les associations pédiatriques d’Allemagne à l’heure actuelle.
Nous ne discriminons pas plus les Musulmans. Ils représentent une part significative de nos patients, et nous savons que les parents sont heureux de s’en remettre à nous en ce qui concerne leurs enfants, et sont très satisfaits de nos soins. L’année prochaine, la Berufsverband der Kinder-und Jugendärzte (association de pédiatres) se consacrera entièrement aux problèmes rencontrés par les enfants d’immigrés dans notre société. Dans ce cas, les enfants d’immigrés musulmans représentent le groupe le plus important.
Cependant, en tant qu’avocats du bien-être de l’enfant, il doit nous être permis de remettre en question des rites et des traditions religieuses vieilles de centaines d’années, qui détériorent de façon permanente l’intégrité physique d’un mineur ou d’un enfant qui n’est pas en mesure de donner son consentement, et au 21e siècle, sur la base de nouvelles découvertes, d’inciter les gens à y réfléchir, et se à demander si oui ou non il serait possible que les garçons soient éduqués dans la tradition religieuse de leurs parents sans qu’il y ait besoin de leur enlever leur prépuce.
L’actuel projet de loi du gouvernement fédéral sur l’étendue des soins et de la surveillance de l’enfant dans le cas de la circoncision masculine ouvre de façon non intentionnelle la voie à des demandes de légalisation de la circoncision pour les fillettes. Le Bureau Central pour les Questions de points de vue dans le monde de l’Eglise Evangélique d’Allemagne (die Zentralstelle für Weltanschauungsfragen der evangelischen Kirche in Deutschland) a souligné cela dans un document de Septembre 2012 :http://www.ekd.de/ezw/Publikationen_2762.php. Et bien sur, Mohamed Kandeel (également orthographié ‘Kandil’), professeur de gynécologie et d’obstétrique à l’université de Menofiya, en Egypte, exige une légalisation mondiale des mutilations génitales féminines (FGM) de type 1a et 1b, ce qui signifie la seule ablation du capuchon clitoridien (prépuce clitoridien) (type 1a), ou avec le clitoris (type 1b). Il prétend qu’aucune conséquence négative ne peut être prouvée pour les femmes affectées, et que par conséquent il est incompréhensible que la circoncision des garçons soit permise mais celle des filles interdite dans le monde entier. En gros, la circoncision masculine est comparable avec les FGM de types 1a et 1b, que l’école de loi islamique de Schafi défend. (http://f1000research.com/articles/1-23/v1). Dans le passé, Kandeel était membre de la Fondation de Genève pour l’Education et la Recherche Médicale (GFMER : Genfer Stiftung für Medizinische Ausbildung und Forschung), qui travaille en relation étroite avec l’Organisation Mondiale de la Santé.
6. Recommandations pour une lecture approfondie :
Déclaration Internationale sur les rapports de 2012 de l’AAP :
Sur la subjectivité culturelle du rapport technique et la déclaration de politique de 2012 de l’AAP concernant la circoncision masculine :
Morten Frisch (1), MD, PhD, Yves Aigrain (2), MD, PhD, Vidmantas Barauskas (3), MD, PhD, Ragnar Bjarnason (4), MD, PhD, Su-Anna Boddy (5), MD, Piotr Czauderna (6), MD, PhD, Robert P. E. de Gier (7), MD, Tom P. V. M. de Jong (8), MD, PhD, Günter Fasching (9), MD, Willem Fetter (10), MD, PhD, Manfred Gahr (11), MD, Christian Graugaard (12), MD, PhD, Gorm Greisen (13), MD, PhD, Anna Gunnarsdottir (14), MD, PhD, Wolfram Hartmann (15), MD, Petr Havranek (16), MD, PhD, Rowena Hitchcock (17), MD, Simon Huddart (18), MD, Staffan Janson (19), MD, PhD, Poul Jaszczak (20), MD, PhD, Christoph Kupferschmid (21), MD, Tuija Lahdes-Vasama (22), MD, Harry Lindahl (23), MD, PhD, Noni MacDonald (24), MD, Trond Markestad (25), MD, Matis Märtson (26), MD, PhD, Solveig Marianne Nordhov (27), MD, PhD, Heikki Pälve (28), MD, PhD, Aigars Petersons (29), MD, PhD, Feargal Quinn (30), MD, Niels Qvist (31), MD, PhD, Thrainn Rosmundsson (32), MD, Harri Saxen (33), MD, PhD, Olle Söder (34), MD, PhD, Maximilian Stehr (35), MD, PhD, Volker C.H. von Loewenich (36), MD, Johan Wallander (37), MD, PhD, Rene Wijnen (38), MD, PhD
Affiliations:
1 : Consultant à l’Institut Statens Serum, Copenhague, et professeur adjoint en épidémiologie de santé sexuelle à la faculté de médecine de l’université d’Aalborg au Danemark.
2 : Professeur de chirurgie pédiatrique à l’hôpital Necker Enfants Malades, université Paris Descartes à Paris en France.
3 : Professeur et président de la Société Lituanienne de Chirurgiens Pédiatriques, en Lituanie.
4 : Professeur de pédiatrie à l’hôpital de l’université Landspitali à Reykjavik en Islande.
5 : Consultant en chirurgie pédiatrique et président du Forum de Chirurgie de l’Enfant au Collège Royal des Chirurgiens d’Angleterre, au Royaume-Uni.
6 : Professeur de chirurgie pédiatrique à l’université de médecine de Gdansk en Pologne.
7 : Consultant en urologie pédiatrique et président du groupe de travail en urologie pédiatrique de l’Association Urologique Néerlandaise des Pays-Bas.
8 : Professeur d’urologie pédiatrique aux hôpitaux pour enfants des universités d’Utrecht et d’Amsterdam, aux Pays-Bas.
9 : Professeur et président de la Société Autrichienne de Pédiatrie et de Chirurgie de l’Adolescent, en Autriche.
10 : Professeur et président de l’Association Pédiatrique des Pays-Bas, aux Pays-Bas.
11 : Professeur et secrétaire général de l’Académie Allemande de Pédiatrie et de Médecine de l’Adolescent, en Allemagne.
12 : Professeur de sexologie à l’université d’Aalborg, à la faculté de médecine, au Danemark.
13 : Professeur de pédiatrie au Rigshospitalet, à Copenhague au Danemark.
14 : Consultant en chirurgie pédiatrique à l’hôpital de l’université Landspitali, à Reykjavik en Islande, et à l’hôpital de l’université Karolinska à Stockholm, en Suède.
15 : Président de l’Association Allemande des Pédiatres, en Allemagne.
16 : Professeur de chirurgie pédiatrique à l’hôpital Thomayer de l’université Charles de Prague, en République Tchèque.
17 : Professeur et Président de l’Association Britannique de Pédiatres Urologues, au Royaume-Uni
18 : Professeur et secrétaire honoraire de l’Association Britannique de Chirurgiens Pédiatriques, au Royaume-Uni.
19 : Professeur et président du Comité d’Ethique et des Droits de l’Enfant, à la Société Suédoise de Pédiatrie, en Suède.
20 : Vice-président et président du Comité d’Ethique de l’Association Médicale Danoise, au Danemark.
21 : Pédiatre praticien et membre du Comité d’Ethique de l’Académie Allemande de Pédiatrie, en Allemagne.
22 : Consultant en chirurgie pédiatrique et président de l’Association Finlandaise des Chirurgiens Pédiatriques.
23 : Professeur associé en chirurgie pédiatrique à l’hôpital pour enfants de l’université d’Helsinki en Finlande.
24 : Professeur de pédiatrie au Centre de Santé IWK de l’université de Dalhousie, à Halifax au Canada.
25 : Professeur de pédiatrie, président du Comité d’Ethique de l’Association Médicale Norvégienne à Oslo en Norvège.
26 : Consultant en chirurgie pédiatrique et président de la Société Estonienne de Chirurgiens Pédiatriques à Tallinn en Estonie.
27 : Consultant en pédiatrie et président de l’Association Pédiatrique de Norvège, en Norvège.
28 : Président directeur de l’Association Médicale Finlandaise, en Finlande.
29 : Professeur et président de l’Association Lettone des Chirurgiens Pédiatriques, en Lettonie.
30 : Consultant en chirurgie pédiatrique à l’hôpital Our Lady’s Children à Dublin en Irlande.
31 : Professeur de chirurgie pédiatrique à l’hôpital de l’université d’Odense au Danemark.
32 : Chef de chirurgie pédiatrique à l’hôpital de l’université Landspitali, à Reykjavik en Islande.
33 : Professeur associé en pédiatrie à l’hôpital pour enfants de l’université d’Helsinki en Finlande.
34 : Professeur et président de la Société Pédiatrique Suédoise à Stockholm en Suède.
35 : Professeur de chirurgie pédiatrique à l’hôpital pour enfants Dr. v. Haunersches, de l’université Ludwig-Maximilians de Munich, en Allemagne.
36 : Professeur et président de la Commission des Questions Ethiques à l’Académie Allemande de Pédiatrie, à Francfort en Allemagne.
37 : Professeur et président de la Société Suédoise de Chirurgie Pédiatrique, en Suède.
38 : Professeur et président de la Société Néerlandaise de Chirurgie Pédiatrique, aux Pays-Bas.
Extrait (à télécharger ici)
L’Académie Américaine de Pédiatrie (AAP) a récemment publié son nouveau rapport technique et sa déclaration de point de vue sur la circoncision masculine, en concluant que les preuves actuelles indiquent que les avantages de la circoncision du bébé mâle pour sa santé sont plus importants que les risques. Le rapport technique est basé sur l’examen minutieux d’un grand nombre d’articles scientifiques complexes. Par conséquent, bien que l’on s’efforce d’être objectif, les conclusions tirées par les huit membres du groupe de travail reflètent ce que ces médecins perçoivent individuellement comme des preuves sérieuses. Vu de l’extérieur, une subjectivité culturelle faisant apparaître comme normale la circoncision non-thérapeutique aux États-Unis semble évidente, et les conclusions du rapport diffèrent de celles auxquelles sont arrivés d’autres médecins ailleurs en Occident, y compris en Europe, au Canada et en Australie. Dans ce commentaire un point de vue assez différent est présenté par des médecins qui ne sont pas basés aux États-Unis, ainsi que des porte-paroles d’associations de médecine générale, de sociétés de pédiatrie, de chirurgie pédiatrique et d’urologie pédiatrique d’Europe du Nord. Pour ces auteurs, il n’y a qu’un seul argument parmi ceux mis en avant par l’AAP qui ait la moindre pertinence théorique quant à la circoncision des bébés mâles : la possible protection contre les infections urinaires des bébés, lesquelles peuvent facilement être traitées par des antibiotiques sans perte de tissus. Les autres prétendus bénéfices pour la santé, comprenant la protection contre le VIH/SIDA, l’herpès génital, les verrues génitales et le cancer du pénis, sont sujets à caution, faibles, peu susceptibles d’être pertinents en termes de santé publique en Occident, et ne représentent pas des raisons impérieuses pour opérer les enfants avant qu’ils soient suffisamment âgés pour décider pour eux-mêmes.
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Documentation supplémentaire au centre allemand de la douleur de l’Enfant et le centre de soins palliatifs de l’enfant à Datteln (Deutsches Kinderschmerzzentrum und Kinderpalliativzentrum Datteln) Mr Prof. Dr. Boris Zernikow, Clinique Vestische pour enfants et adolescents (Vestische Kinder- und Jugendklinik Datteln), Witten/Herdecke University, Dr.-Friedrich- Steiner-Str. 5, 45711 Datteln
Source : Intact America
Traduction française : Droit au Corps