(Reuters) – Le taux de circoncisions pratiquées sur les nouveau-nés de sexe masculin dans les hôpitaux américains a chuté de 6 points en pourcentage au cours des trois dernières décennies, avec une baisse particulièrement marquée dans les États de l’ouest, selon les données du gouvernement américain publiées jeudi.
Le taux national a baissé à 58,3 % en 2010, contre 64,5 % en 1979, selon le rapport du Centre National des Statistiques de la Santé (National Center for Health Statistics).
Le décompte exclut de nombreuses circoncisions, y compris celles effectuées dans d’autres endroits tels que les institutions religieuses et celles effectuées plus tard dans la vie.
Globalement, les taux ont chuté au cours des années 1980, ont augmenté dans les années 1990 et de nouveau chuté au début des années 2000. Pendant la période couverte par les données, la circoncision des nouveau-nés de sexe masculin était plus courante en 1981, à 64,9 %, et moins fréquente en 2007, à 55,4 %.
La circoncision est une obligation rituelle des bébés garçons juifs et est également un rite commun chez les musulmans, qui représentent la plus grande proportion d’hommes circoncis dans le monde entier.
Une plus large partie de la population américaine a adopté la pratique en raison des avantages potentiels pour la santé, comme la réduction du risque d’infection des voies urinaires chez les nourrissons, du risque de cancer du pénis et des maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH.
Pourtant, la pratique a fait l’objet de débats houleux, notamment les efforts pour interdire la circoncision à San Francisco et en Allemagne.
L’Académie des Pédiatres Américains (American Academy of Pediatrics) a déclaré en août dernier que les bienfaits de la circoncision infantile l’emportent sur les risques de la chirurgie.
Le Centre National des Statistiques de la Santé a offert peu d’explications dans le rapport pour expliquer la baisse des taux, mais il a déclaré que les fluctuations au fil des ans ont suivi les changements d’avis de l’Académie des Pédiatres Américains concernant l’évaluation attribuée à la valeur médicale de la procédure.
Les résultats du centre sont basés sur les données des sorties annuelles d’entre 7 000 et 12 000 nouveau-nés d’entre 250 et 550 hôpitaux non fédéraux.
Dans les États de l’Ouest, le taux a chuté à 40,2 % en 2010, contre 63,9 % en 1979, a indiqué le Centre. Les taux dans le Nord sont restés globalement stables. Dans le Mid-Ouest, ils reflètent les tendances nationales. Dans le Sud, ils ont augmenté de 1979 à 1998, puis diminué.
Une variété de facteurs pourraient être à l’œuvre.
Le programme fédéral « Medicaid pour les pauvres » a cessé de payer pour des circoncisions dans quelque 18 États américains et certains assureurs ont rechigné à payer pour une procédure sans une forte justification médicale.
Les durées d’hospitalisation au cours des décennies pour les mères et les nouveau-nés sont venus à être mesurées en heures plutôt qu’en jours, ce qui incite à faire plus de circoncisions en consultation externe, a déclaré Douglas Diekema, professeur de pédiatrie à l’Hôpital pour enfants de Seattle.
La marge d’erreur varie selon les données du rapport. Le taux national, par exemple, a une erreur-type relative de l’ordre de 3 à 5 %.
Source : Reuters
Traduction française : Droit au Corps