La justice allemande examine une plainte pour « blessures corporelles » après la circoncision d’un bébé, une affaire qui concerne des juifs orthodoxes et risque de relancer la violente polémique qui avait éclaté à ce sujet en 2012 en Allemagne, a rapporté la presse jeudi.
« Il s’agit de circoncision. Au moins une plainte se trouve actuellement en cours de traitement », a déclaré Martin Steltner, un porte-parole du parquet de Berlin, confirmant des informations du quotidien Der Tagesspiegel.
Cette plainte porte sur des « blessures corporelles » qu’aurait subi un jeune garçon circoncis lors d’une fête juive, a expliqué M. Steltner, sans plus de précisions. Selon le journal berlinois, la plainte vise un mohel israélien, un religieux chargé de ce genre de cérémonies, à qui une association de victimes d’abus sexuels reproche des blessures sur un nouveau-né circoncis au cours d’un rituel juif orthodoxe.
Conformément à ce rite, le mohel aurait aspiré le sang de la blessure du jeune garçon, affirme le Tagesspiegel, soulignant le risque établi de transmission du virus de l’herpès. Le père de l’enfant, qui serait un des rabbins de cette communauté orthodoxe, et un proche seraient également visés par une plainte.
Le Conseil central des juifs d’Allemagne a refusé de commenter une affaire en cours.
Depuis décembre 2012, l’Allemagne reconnaît le droit à une personne désignée par une communauté religieuse, comme un mohel juif, de circoncire un jeune garçon, si ce rituel se plie à certaines conditions, notamment médicales.
Berlin avait été pressé de légiférer après le jugement d’un tribunal de Cologne (ouest) qui avait assimilé la circoncision non justifiée médicalement à un acte passible de poursuites pénales. Ce jugement avait créé pendant plusieurs mois une vive émotion dans un pays qui compte plus de 200.000 juifs et environ quatre millions de musulmans, dont un grand nombre prônent la circoncision.
Des associations de pédiatres et de défense de l’enfance étaient aussi montées au créneau pour s’opposer à la circoncision sans motif médical.
Source : Le Vif