Comme à notre habitude, nous profitons du mois de janvier pour dresser un bilan de l’année écoulée et nous projeter sur celle qui commence.
1) 2017, une année de transition
a. Participants et adhérents
b. Nouveau soutien : Mohamed Louizi
c. Publications sur le site Internet
d. Fréquentation du site Internet
e. Messages des lecteurs
f. Réseaux sociaux
g. Groupe de parole
h. Newsletter
2) 2018 : relayer les bonnes pratiques pour la santé du pénis…
3) …sans oublier la constitution d’un pôle juridique
2017, une année de transition
Vue de l’extérieur, l’année 2017 de Droit au Corps peut sembler moins productive que d’autres : moins de publications sur le site et les réseaux sociaux, pas de présence dans les médias, et donc baisse de la fréquentation.
Cela s’explique par le fait que nous avons misé sur “l’accueil des nouveaux sympathisants […] de façon à ne pas en rester à la seule énergie d’une poignée d’individus.”, comme cela était indiqué dans notre précédent bilan-perspectives. Aussi, nous avons mis en place le point final de notre organisation : un plan opérationnel permettant de donner une boussole à chaque participant de l’association, qui peut voir comment chaque idée nouvelle peut contribuer au plan d’ensemble.
Ainsi, nous sommes heureux d’avoir pu accueillir de nouvelles personnes très motivées, sans lesquelles nos perspectives 2018 ne seraient pas réalistes. C’est grâce à leur énergie et leur détermination que Droit au Corps sera présente aux Assises de Sexologie 2018 à Marseille, sous forme de stand et avec les premières brochures publiées par l’association.
Droit au Corps reste une association qui fonctionne avec très peu de ressources financières, uniquement grâce au bénévolat, mais avec une organisation aujourd’hui bien en place et un cercle solide de personnes actives qui s’élargit année après année.
2017 fut donc une année de transition positive et finalement assez productive comme vous allez le constater en poursuivant votre lecture.
Participants et adhérents
Au 31 décembre 2017, Droit au Corps comprend 117 participants dont 43 adhérents, soit respectivement 30 % et 20 % de plus qu’il y a un an.
Rappelons que, malgré le fait que Droit au Corps soit une initiative d’hommes souffrant de leur circoncision, l’association compte un quart de femmes. On y trouve des personnes aux profils et vécus très différents. Certaines sont issues de différentes traditions religieuses ou ethniques qui pratiquent les mutilations sexuelles.
Si vous souhaitez nous rejoindre, il suffit de vous inscrire.
Nouveau soutien : Mohamed Louizi
Mohamed Louizi est un ancien membre du mouvement marocain Attawhid wal’Islah (1995-1999), du PJD (1997-1999), de l’UOIF de 2002 à 2006. Ancien président des Etudiants Musulmans de France–Lille. Intéressé par les recherches et études religieuses comparées, Mohamed Louizi est l’auteur de nombreuses textes publiés sur le blog Écrire sans censures !
En 2009, il publie sur son blog une étude intitulée Le juste prix de la terre promise : réflexion autour de la circoncision. En 2014, il adresse au lectorat arabophone un livre intitulé Questions embarrassantes au sujet de la circoncision. La même année, il lance un appel citoyen sur son blog, intitulé « Sauvons nos garçons ! », et manifeste à Cologne à l’occasion de la journée mondiale pour l’autonomie génitale, où il donne un discours.
Nous remercions chaleureusement Mohamed Louizi qui figure désormais sur la page Nos soutiens !
Publications sur le site Internet
Argumentaire synthétique
Au fil des années, il a paru important de synthétiser les informations éparpillées sur le site de Droit au Corps en un message central, à travers cette publication de septembre : La circoncision peut engendrer des souffrances lourdes, pour la vie entière, même si toute circoncision n’entraîne pas forcément de souffrance.
Cette image d’espoir, de paix et d’invitation à agir, a été choisie en contrepoint émotionnel de l’évocation de la souffrance, afin d’éviter une dramatisation totalisante et sans espoir du thème de la circoncision.
Le balancement “peut/pas forcément” a la particularité de ne pas condamner tout individu circoncis à devoir se sentir diminué ou victimisé.
De plus, ce message ne ferme pas la porte à la circoncision traditionnelle : “Le droit de disposer de son corps étant le principe fondateur de Droit au Corps, l’association n’est aucunement opposée à la circoncision, dès lors que l’individu concerné est apte à donner un consentement libre et éclairé”, dans la logique de la voie de la compassion : “Droit au Corps vise non seulement la fin des souffrances découlant des mutilations sexuelles, mais se préoccupe également de celles que pourraient éprouver les individus se sentant menacés dans leurs traditions ou contraints de les perpétuer.”
Action publique
En septembre, dans le cadre de la réflexion du Comité consultatif de Bioéthique de Belgique relative « aux aspects éthiques de la circoncision non médicale chez le garçon mineur », Droit au Corps lui adresse une lettre ouverte « éthique et circoncision » et en fait une large diffusion auprès des autres comités d’éthique francophones ainsi qu’aux défenseurs institutionnels de l’intérêt et des droits de l’enfant, et bien au-delà.
Soutien à Brit Shalom l’Alliance sans Souffrance
Depuis le mois de juin, Droit au Corps a le plaisir de soutenir la démarche Brit Shalom l’Alliance sans Souffrance, qui promeut un rituel alternatif à la circoncision juive. Vous pouvez vous aussi relayer cette nouvelle pratique, dans un esprit de compassion. Retrouvez Brit Shalom l’Alliance sans Souffrance sur Facebook.
Le médecin, le décalottage de mon fils, le droit et moi
Le décalottage forcé des garçons est une mauvaise pratique, mais il arrive encore que certains médecins mal informés l’effectuent sur leurs petits patients lors de visites médicales. Beaucoup de parents se retrouvent totalement démunis face à cette situation, n’osant pas remettre en question l’autorité du médecin. Cet article se propose de les aider en leur fournissant informations et conseils sur une base juridique : Le médecin, le décalottage de mon fils, le droit et moi.
Témoignage d’une maman qui s’est opposée à la circoncision de son deuxième fils
Bravo et merci à M pour son courageux témoignage : “J’ai accepté la circoncision de notre premier fils, avant de prendre conscience de l’ampleur des conséquences pour sa vie entière. Quelques années plus tard j’ai trouvé la force de m’opposer à la circoncision de notre deuxième fils. Je milite maintenant avec Droit au Corps pour éviter que cette terrible erreur ne brise d’autres vies et d’autres familles.”
À lire ici : Une maman s’oppose à la circoncision de son deuxième fils
Fréquentation du site Internet
Après un nouveau record en 2016, le site enregistre en 2017 et pour la première fois un recul de fréquentation avec plus de 614 000 visiteurs uniques (contre 717 000 en 2016) et plus de 967 000 pages vues (contre 1 205 000 en 2016), avec une performance sensiblement égale à celle de 2015.
Cette baisse de fréquentation s’explique sans doute par le moindre nombre de publications ainsi que par l’absence de Droit au Corps dans des médias (contre 3 entretiens donnés en 2016).
Messages des lecteurs
Chaque année, nous recevons des messages notamment via notre page contact. Le nombre de message reçu n’a cessé d’augmenter pour atteindre la cinquantaine en 2017, soit près d’un par semaine en moyenne. Nous pensons intéressant d’en tirer une analyse.
Nous constatons ainsi qu’un tiers des messages reçus portent sur la santé du pénis :
– parents signalant un décalottage forcé effectué sur leur fils, de la part d’un professionnel de santé ou du père
– parents et jeunes (ainsi qu’un adulte) s’inquiétant d’un prépuce non rétractable
– témoignage d’un homme ayant réussi à traiter son phimosis à l’aide d’une crème corticoïde (plutôt que par la chirurgie)
Le fait que la majorité des messages reçus portent sur ce sujet confirme l’importance de l’axe choisi par DaC pour 2018. Jusqu’ici, nous avons notamment pu compter sur le Dr Michel Beaugé et sur notre partenaire Phimosis ABC pour aider les parents et les jeunes.
6 messages portent sur la thématique juridique, parmi lesquels une victime de circoncision et des personnes dont le/la conjoint-e a fait circoncire leur fils à leur insu. Nous avons conscience que Droit au Corps doit muscler ses compétences en matière juridique, d’où l’idée de créer un pôle “juridique” dès 2018.
6 messages émanent d’hommes circoncis mécontents de leur état, la majorité souhaitant des conseils sur la restauration du prépuce. Dans ces cas là, nous renvoyons à notre article introductif et orientons surtout vers nos partenaires : le site Nouvelle peau et le forum Stop Circoncision.
5 messages proviennent d’un parent en conflit avec son/sa conjoint-e car s’opposant à la circoncision de leur fils. Notre argumentaire synthétique peut les aider : puisqu’il est indéniable que de multiples souffrances peuvent découler de la circoncision, pourquoi s’y risquer plutôt que d’attendre l’âge du consentement de la personne concernée ?
3 messages viennent de parents qui regrettent d’avoir fait circoncire leur(s) fils. Dans ce cas, une chose pouvant être faite est de témoigner de façon à faciliter les prises de conscience chez d’autres parents.
Le dernier tiers des messages est composé de suggestions, remerciements, encouragements, prises de contact, etc.
De tels messages, qui devraient atteindre un rythme quotidien rien qu’au niveau de Droit au Corps si l’association continue d’accroître sa visibilité, constituent autant de preuves supplémentaires que la circoncision peut engendrer des souffrances.
Réseaux sociaux
Notre page Facebook tutoie les 1650 sympathisants à fin 2017, soit 10 % de plus qu’il y a un an. On constate un ralentissement de la croissance (l’année 2016 faisait + 25 %) qui doit s’expliquer de la même manière que pour la baisse de fréquentation du site.
Rappelons que nous sommes également présents sur Twitter et Google+ pour celles et ceux qui préfèrent ces réseaux. Enfin, vous pouvez vous abonner à notre chaîne YouTube.
L’abonnement à un ou plusieurs de ces canaux de communication est un moyen de rester informé sur l’actualité concernant les mutilations sexuelles dans le monde, mais témoigne aussi et surtout de votre soutien à la vision défendue par Droit au Corps.
Groupe de parole
Comme prévu dans notre bilan-perspectives de l’année dernière, un groupe de parole destiné aux hommes souffrant de leur circoncision a vu le jour et a réuni une dizaine de personnes sur plusieurs rencontres tout au long de l’année.
Newsletter
Dans notre bilan 2016, nous évoquions le lancement de La parole prend Corps, newsletter bimestrielle de l’association. Cette newsletter, à l’origine réservée aux inscrits, devait être rendue disponible pour tou-te-s via le site Internet, mais nos ressources éditoriales restant faibles, la parution de cette newsletter n’est pas relancée pour le moment.
2018 : relayer les bonnes pratiques pour la santé du pénis…
En accord avec sa vision et compte tenu des sollicitations qu’elle reçoit, Droit au Corps se fixe comme axe majeur pour 2018 la promotion des bonnes pratiques pour la santé du pénis.
On constate en effet que la méconnaissance du prépuce a pour conséquences majeures :
– la mauvaise pratique du décalottage forcé, à l’origine de bien des souffrances, avec en plus le risque de conduire à une circoncision ;
– le recours trop souvent systématique à la chirurgie en cas de phimosis gênant alors qu’il existe des alternatives moins invasives ;
– l’inquiétude de parents et de jeunes.
Ces mauvaises pratiques constituent indéniablement un véritable enjeu de santé publique : développer les connaissances dans ce domaine éviterait bien des souffrances tout en réduisant les dépenses de santé.
C’est pour cela que Droit au Corps prévoit de publier un article de référence sur son site Internet, qui sera ensuite démultiplié sous toutes les formes possibles :
– formations auprès de professionnels de la santé ;
– stands lors d’événementiels (assises de sexologie…) ;
– brochures thématiques, affiches, vidéos, etc.
À terme, l’objectif de Droit au Corps est que les pouvoirs publics mettent en place un plan de formation sur la santé du pénis à destination des réseaux de santé et du grand public.
Droit au Corps lance un appel à prendre contact :
– aux professionnels de santé qui souhaitent s’investir dans l’élaboration d’un tel plan de formation ;
– aux victimes de mauvaises pratiques ;
– aux parents qui souhaitent partager.
… sans oublier la constitution d’un pôle juridique
Droit au Corps lance également un appel aux experts en Droit afin de constituer un réseau capable de prendre en charge les demandes croissantes en service juridique de la population francophone.
En effet, notre association reçoit de plus en plus de demandes de ce type, que ce soit en action préventive ou suite à préjudice.
Soutenir le Droit au Corps
Une page de don est désormais disponible pour les personnes qui souhaitent nous soutenir financièrement.
Comment nous soutenir autrement ?
– participer à Droit au Corps
– nous suivre sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Google+ et YouTube
– partager les contenus du site Internet
Nous remercions et encourageons toutes les personnes qui contribuent d’une manière ou d’une autre à promouvoir l’abandon des mutilations sexuelles dans le monde.
Bonne année 2018 à tou-te-s !
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