Mis à jour le 29/04/2024
Cet observatoire permet de mesurer l’ampleur de la faille de santé publique sur le pénis, ainsi que l’évolution de sa résorption.
Un problème (contrevérités, désinformation, mauvaises pratiques, fraude, etc) est indiqué par un encadré rouge. Il est signalé :
– aux organismes appropriés tel que l’Ordre des médecins
– au responsable du problème qui est invité à le corriger
– au média hébergeant le contenu pour avertissement aux lecteurs
Correction faite, l’encadré passe au vert.
Un exemple à suivre (information de qualité, bonnes pratiques, mea-culpa, etc) est indiqué par un encadré vert. Si l’auteur est un professionnel de santé, il est invité à rejoindre notre annuaire santé.
Signaler un problème ou un exemple à suivre : observatoire.penis@gmail.com
Sommaire
1. Institutions
a. Cas publics
b. Cas signalés à l’Observatoire
c. Témoignages
3. Médias
4. Grand public
a. Cas publics
b. Cas signalés à l’Observatoire
c. Témoignages
Typologie des problèmes en matière de santé du pénis
Institutions
Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
Assurance Maladie (France)
Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
Une confusion dévastatrice se retrouve chez la plus haute autorité de santé au monde, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), responsable de la Classification Internationale des Maladies (CIM).
Nous préconisons de supprimer le contenu erroné des codes CIM-10 N47 et CIM-11 GB05 de cette classification, qui pathologise à tort le prépuce.
Erreur commise
L’OMS se trompe sur le développement normal du pénis.
Pour une présentation détaillée de cette erreur, voir : Une confusion dévastatrice qui se retrouve chez la plus haute autorité de santé au monde.
Assurance Maladie (France)
Les informations données à la rubrique « phimosis » du site Internet de l’Assurance Maladie publique française, Ameli.fr, sont particulièrement erronées et nocives, avec de multiples risques de blessure pour l’enfant, de surmédicalisation et de coûts de santé publique totalement injustifiés : voir notre analyse.
Problèmes
Ameli.fr :
- se trompe sur le développement normal du pénis
- préconise la circoncision à cause d’un diagnostic erroné de « phimosis »
- banalise la circoncision
- préconise de décalotter l’enfant
- préconise une mauvaise hygiène du pénis
- nie les conséquences négatives de la circoncision sur la sexualité
- surmédicalise le pénis
Màj 29 avril 2024 : l’assurance maladie a mis à jour son dossier avec de nettes améliorations, même si plusieurs problèmes persistent.
Professionnels
Cas publics
Marc Galiano, chirurgien urologue
Barbara Abramowicz, pédiatre
Isabelle Filliozat, psychothérapeute, et Margot Fried-Filliozat, sexothérapeuthe
Corentin Lacroix, médecin généraliste
Charles.co
Catherine Blanc, sexologue et psychanalyste
Anne Boutemy et Eric Saban, pédiatres
Marc Galiano, chirurgien urologue
Eric Saban, pédiatre
Anonyme, chirurgien urologue
Sylvain Mimoun, andrologue, gynécologue et sexologue
Yves Aigrain, chirurgien infantile
Marc Sznajder, pédiatre
Dominique Le Houézec, pédiatre
Martin Winckler, médecin généraliste
Marc Galiano, chirurgien urologue
Dans un entretien accordé à Doctissimo en 2022, le Dr Marc Galiano, qui exerce à Paris, tient des propos gravement erronés et nocifs sur la santé du pénis.
Pour une présentation détaillée, se référer à notre analyse.
Problèmes
Le Dr Galiano :
- se trompe sur le développement normal du pénis
- préconise la circoncision en omettant de proposer toutes les alternatives moins invasives et dommageables
- surmédicalise le pénis
- banalise la circoncision
- minimise les conséquences négatives de la circoncision sur la sexualité
- utilise un argument spécieux
Note : c’est la deuxième fois que le Dr Galiano apparaît dans l’Observatoire (première apparition en 2020) pour des propos similaires, alors que Droit au Corps l’avait alerté à l’époque.
Ce cas est également signalé dans Médias.
Barbara Abramowicz, pédiatre
L’article Toilette intime du petit garçon : faut-il décalotter bébé ? publié en 2021 sur rtbf.be contient des propos erronés : voir notre analyse.
Contrevérités
La Dre Abramowicz :
- se trompe sur le développement normal du pénis
- surmédicalise le pénis
- préconise une mauvaise hygiène du pénis
- préconise de décalotter l’enfant
- préconise la circoncision à cause d’un diagnostic erroné de « phimosis »
- préconise la circoncision en omettant de proposer une alternative moins invasive et dommageable
Ce cas est également signalé dans Médias.
Isabelle Filliozat, psychothérapeute, et Margot Fried-Filliozat, sexothérapeuthe
Dans le livre Amour, sexe, les réponses aux questions des ados publié en 2020, Isabelle Filliozat et Margot Fried-Filliozat consacrent une page bien renseignée sur le prépuce.
Exemple à suivre
Les autrices :
- connaissent le développement normal du pénis
- font la distinction entre « prépuce non rétractable » et « sténose préputiale »
- donnent de bonnes informations sur l’anatomie du prépuce et son rôle dans la sexualité
À noter que les autrices utilisent un terme inadapté : le mot pathologisant « adhérence » est souvent utilisé à tort pour décrire un état normal de fusion entre le prépuce et le gland (voir les explications du Dr Naouri).
Corentin Lacroix, médecin généraliste
Dans une vidéo publiée en 2020, le Dr Lacroix, médecin généraliste qui exerce à Vertou, fait passer comme message principal : « Laissons les jeunes prépuces tranquilles ! »
Exemple à suivre
Le Dr Lacroix :
- connaît le développement normal du pénis
- sait que décalotter l’enfant est une mauvaise pratique et la déconseille
- préconise des traitements alternatifs à la circoncision en cas de trouble
À noter que le Dr Lacroix commet quelques erreurs, heureusement bénignes, que nous détaillons dans cet article.
Charles.co
L’article Difficulté à décalotter : causes et complications possibles d’un phimosis, publié en 2020 sur charles.co, contient des propos erronés : voir notre analyse.
Contrevérités
Charles.co :
Catherine Blanc, sexologue et psychanalyste
En 2020, sur Europe 1, la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc dit que la circoncision n’entraîne « pas des pertes de sensation » et que lors de la pénétration vaginale avec un homme circoncis, « c’est exactement pareil pour [la partenaire sexuelle]. »
Anne Boutemy et Eric Saban, pédiatres
L’article « A quel âge décalotter bébé et comment s’y prendre ? » publié en juillet 2020 sur le site Le Journal des femmes contient des propos gravement erronés et nocifs : voir notre analyse.
Contrevérités et mauvaises pratiques
La Dre Anne Boutemy :
- se trompe sur le développement normal du pénis
- préconise de décalotter l’enfant
- préconise une mauvaise hygiène du pénis
- surmédicalise le pénis
Le Dr Saban :
- se trompe sur le développement normal du pénis
- préconise et tente de décalotter l’enfant
- surmédicalise le pénis
- préconise la circoncision à cause d’un diagnostic erroné de « phimosis »
- préconise la circoncision en omettant de proposer une alternative moins invasive et dommageable
Ce cas est également signalé dans Médias.
Marc Galiano, chirurgien urologue
En 2020, le Dr Marc Galiano qui exerce à Paris tient des propos erronés sur la santé du pénis, que ce soit sur son site internet, dans l’émission Les couilles sur la table ou encore dans un article du Soir : voir notre analyse.
Contrevérités et désinformation
Le Dr Galiano :
- préconise la circoncision en omettant de proposer une alternative moins invasive et dommageable
- banalise la circoncision
- préconise une mauvaise hygiène du pénis
- surmédicalise le pénis
- minimise les conséquences négatives de la circoncision sur la sexualité
- se trompe sur le développement normal du pénis
- préconise la circoncision avec un argument spécieux
Note : plusieurs semaines avant d’ajouter ce cas à l’Observatoire, Droit au Corps a contacté le Dr Galiano pour l’inviter à corriger ses erreurs, en lui communiquant l’analyse mentionnée plus haut. Au 24/10/2020, aucun correctif n’ayant eu lieu, le cas est ajouté à l’Observatoire.
Ce cas est également signalé dans Médias (Les couilles sur la table, Le Soir).
Eric Saban, pédiatre
Dans une vidéo publiée en 2018 sur la chaîne YouTube Parole de Mamans, le pédiatre Eric Saban qui exerce à Levallois-Perret dit :
« Une chose est sûre, il ne faut pas les décalotter trop tôt, il faut attendre au moins 8-9 mois que le prépuce grandisse un peu avant de les décalotter. Et quand on choisit la solution du décalottage, il faut le faire de façon douce, après avoir mis une petite crème anesthésique pour pas que l’enfant n’en souffre. Il vaut mieux quand même le faire quand il est petit pour pas qu’il en ait de mauvais souvenirs parce que ça va quand même lui faire un petit peu mal. Et ensuite, une fois que les adhérences préputiales auront été libérées, que le smegma, qui est cette petite substance qui s’accumule dans le prépuce aura été évacué, on conseille aux parents de les décalotter doucement, une fois par semaine, après le bain, pour pas que les adhérences préputiales ne se reconstituent. »
Contrevérités
Le Dr Saban :
- se trompe sur le développement normal du pénis
- préconise de décalotter l’enfant
- surmédicalise le pénis
Anonyme, chirurgien urologue
En 2016, un Français obtient la condamnation du chirurgien qui l’a circoncis lorsqu’il était adulte. Le tribunal a reconnu le préjudice sexuel ainsi que le préjudice moral consécutif au défaut d’information sur les alternatives à la circoncision. Lire l’article.
Désinformation
Le Dr X :
Sylvain Mimoun, andrologue, gynécologue et sexologue
Le 7 octobre 2015, une vidéo intitulée « Sexo & Co : la circoncision offre-t-elle plus de plaisirs sexuels ? » est publiée sur le site Internet du Parisien. Le docteur Sylvain Mimoun y présente une vision erronée du lien entre circoncision et plaisir sexuel. Le 1er décembre, Droit au Corps adresse une lettre ouverte au docteur Mimoun et à la rédaction du Parisien.
Dr Yves Aigrain, chirurgien infantile
En 2014, interrogé par Libération, le Dr Yves Aigrain, chef du service de chirurgie viscérale et pédiatrique de l’hôpital Necker-enfants malades, explique :
« Moins on touche [le prépuce] et mieux c’est. Il faut laisser l’évolution physiologique se faire. Les érections du garçon et ses propres manœuvres vont suffire à 99,5% à libérer les adhérences préputiales. L’obsession française du décalottage existe bel et bien, mais elle est contredite par la littérature scientifique : on crée plus de problèmes en décalottant volontairement qu’en laissant faire. »
Exemple à suivre
Le Dr Aigrain :
- connaît le développement normal du pénis
- sait que décalotter l’enfant est une mauvaise pratique et la déconseille
À noter que le Dr Aigrain utilise un terme inadapté : le mot pathologisant « adhérence » est souvent utilisé à tort pour décrire un état normal de fusion entre le prépuce et le gland (voir les explications du Dr Naouri).
Marc Sznajder, pédiatre
En 2014, interrogé par Libération, le pédiatre Marc Sznajder qui exerce à Paris dit :
– « Il faut vérifier que le décalottage fonctionne à partir de 2 ans. »
– « Le discours qui consiste à dire qu’il ne faut surtout pas toucher au prépuce n’est pas adapté à la réalité. S’il y a un problème d’adhérences, il faut s’en apercevoir. »
Contrevérités
Le Dr Sznajder :
Dominique Le Houézec, pédiatre
Dans un article publié en 2012, le Dr Le Houézec, aujourd’hui retraité, témoigne :
« Lors de mes études médicales (au siècle dernier…), il m’avait toujours été enseigné que le prépuce des enfants devait être décalotté progressivement mais régulièrement et fermement afin d’éviter des “adhérences” nuisibles au bon fonctionnement de cet espèce de bonnet qui se devait de coulisser dès les premiers mois de la vie de ce petit homme. C’est donc très consciencieusement et avec le sentiment du devoir accompli que j’effectuais ce geste régulièrement sur toutes les verges qui me tombaient entre les mains… […] Au fil des années, je devenais cependant de moins en moins persuadé du bien-fondé de cette manœuvre qui s’accompagnait surtout de saignements et de cris aigus, me mettant de plus en plus mal à l’aise. C’est donc avec joie que je tombai un jour sur l’article d’un confrère qui venait libérer ma conscience embarrassée et m’ouvrir les yeux sur une pratique surannée d’un décalottage systématique, plus ancestrale et traditionnelle que justifiée par des motifs médicaux et anatomiques. »
Exemple à suivre
Le Dr Le Houézec :
- a abandonné la mauvaise pratique consistant à décalotter l’enfant et l’a fait savoir
Dr Martin Winckler, généraliste
Dans un entretien accordé en 2005 à l’association L’Arbre à bébés, le Dr Winckler apparaît très bien renseigné sur la santé du pénis de l’enfant.
Exemple à suivre
Le Dr Winckler :
- connaît le développement normal du pénis
- sait que décalotter l’enfant est une mauvaise pratique et la déconseille
- préconise les bonnes pratiques
À noter que le Dr Winckler utilise une définition inexacte du mot « phimosis », dont la signification a beaucoup changé au cours du temps. Voir : Phimosis : au cœur de la faille de santé publique.
Cas signalés à l’Observatoire
En mars 2023, un parent accompagne son fils de 9 mois chez un médecin généraliste qui exerce près de Grenoble, pour le bilan de santé du 9ème mois. Lors de la consultation, le médecin examine le pénis de l’enfant qui se met à pleurer, puis il commence à décalotter l’enfant qui se met à hurler. Lorsque la mère réalise ce qu’il se passe, elle dit « non ! », mais le médecin termine son geste et c’est trop tard. La mère est en état de choc. En mettant la couche de l’enfant et en cherchant à l’ajuster, la mère remarque que le contact du pénis avec la couche laisse une trace de sang. Elle le signale au médecin qui lui répond que ça n’est pas grave. Puis elle lui demande pourquoi il a décalotté son fils et il lui répond que ça fait partie de l’examen des 9 mois si cela n’a pas été fait plus tôt. La mère culpabilise de ne pas avoir pu protéger son fils. Lire le témoignage.
En janvier 2023, des parents accompagnent leur fils de 4 mois chez un pédiatre qui exerce aux alentours de La Louvière, en Belgique, pour un motif n’ayant rien à voir avec la santé du pénis. Lors de la consultation, le pédiatre décalotte le bébé, d’un coup sec, sans avoir demandé l’avis des parents, lesquels n’ont pas eu le temps de l’en empêcher alors qu’ils sont contre cette pratique. Le lendemain, les parents constatent que leur bébé a des difficultés à uriner et que le bout de son sexe est gonflé, tordu, rouge et chaud. Ils contactent les urgences : un pédiatre leur explique que le décalottage a entraîné une balanite et prescrit une crème à appliquer 3 fois par jour pendant 10 jours, ce qui a permis de soigner l’enfant. Témoignage à venir.
En septembre 2020, un parent a emmené son fils de 15 mois chez une pédiatre qui exerce à Versailles, pour le faire vacciner et effectuer un examen de suivi médical. Après l’examen, la pédiatre a diagnostiqué un « phimosis » et a prescrit une crème aux stéroïdes à appliquer sur le prépuce de l’enfant en expliquant au parent que si ça n’allait « pas mieux » au bout de 3 cycles de 3 semaines, elle l’orienterait vers un chirurgien. Informé de la confusion autour du mot « phimosis », le parent a soupçonné un diagnostic erroné, d’autant plus que l’enfant urine normalement et que l’apparence de son pénis est normale. Une semaine après, le parent a donc fait examiner son fils chez une autre pédiatre qui a trouvé le pénis tout à fait normal et écarté tout traitement, en attestant par écrit sur le carnet de santé : « pas de phimosis ».
Mauvaise pratique
La première pédiatre :
En août 2020, un parent a accompagné son fils de 9 mois chez une pédiatre qui exerce à Auxerre. Le motif de cette visite était d’obtenir une attestation pour que l’enfant puisse aller à la crèche. Lors de la consultation, sans même prévenir le parent, la pédiatre a décalotté l’enfant tout en demandant au parent s’il pratiquait aussi ce geste. L’enfant a pleuré et a pendant un temps été effrayé lorsque ses parents changeaient sa couche.
En février 2020, un parent a accompagné son fils de 18 mois chez une pédiatre qui exerce dans le Var. Lors de la consultation, le médecin a rétracté le prépuce de l’enfant qui a pleuré, saigné et eu mal plusieurs jours. Le parent explique que son fils est traumatisé et que lui changer la couche est devenu une épreuve.
En 2019, un parent a accompagné son fils de 3 ans chez une pédiatre qui exerce à Paris, pour la visite médicale annuelle. Lors de la consultation, la médecin a manipulé le prépuce de l’enfant, sans prévenir le parent ni lui fournir d’explication. Étant bien informé sur l’inutilité et la dangerosité du décalottage, le parent a dû insister pour que cette manipulation s’arrête. En fin d’entretien, la pédiatre a recommandé au parent d’instruire l’enfant sur la nécessité de tirer régulièrement sur le prépuce sous la douche pour « décoller les adhérences » et ce afin d’éviter une « intervention ». Elle a ajouté : « son prépuce est assez serré, c’est pour cela qu’il faut le faire. »
Mauvaise pratique et contrevérités
La pédiatre :
Témoignages
Dans un article publié en 2018, la Dre Marie Levasseur témoigne :
« J’ai vu des petits garçons arriver avec le prépuce éclaté parce qu’un médecin avait tiré sur les adhérences [sic]. »
2018 – Lors d’une intervention chirurgicale sur un enfant de 4 ans pour traiter une hydrocèle, le chirurgien « profite » de l’anesthésie générale pour pratiquer un décalottage sans aucune information préalable des parents ni recueil de leur consentement. Blessé, l’enfant pleure pendant une heure au réveil et hurle pendant trois jours lors de la miction. Lire le témoignage.
2018 – Suite à son hospitalisation pour une crise d’asthme sévère, un enfant de 9 ans subit un décalottage de la part du chef du service de pédiatrie, sans aucune explication préalable ou recueil du consentement, et alors qu’il s’agissait d’une consultation pour savoir s’il pouvait quitter l’hôpital. D’après l’infirmière, ce « décalotteur en série » pratique cet acte sur tous les garçons qu’il examine. Blessé, l’enfant pleure et a mal plusieurs jours durant. Lire le témoignage.
2017 – Lors d’une visite médicale d’un bébé de 11 mois chez son pédiatre habituel, celui-ci pratique un décalottage sans même prévenir la mère. Cette mauvaise pratique blesse l’enfant qui saigne et hurle. Lire le témoignage.
2015 – Alex avait des difficultés pour rétracter son prépuce, ce qui le gênait dans ses relations sexuelles. Sur recommandation de son urologue, il a accepté la circoncision sans être mis au courant de tous les risques et alors que des exercices de dilatation ou une préputioplastie conservant le prépuce auraient dû d’abord être essayés. Alex a énormément souffert de sa circoncision, au point qu’il s’est suicidé deux ans après. Lire le témoignage.
Désinformation et mauvaise pratique
Le médecin :
Dans un entretien accordé en 2005 à l’association l’Arbre à bébés, le Dr Winckler raconte qu’il a « vu des mères essayer de passer un coton-tige sous le prépuce de leur fils parce qu’un médecin leur avait dit de le faire » ou encore qu’il a traité des cas de paraphimosis provoqué par des mères qui « avaient une conception un peu obsessionnelle de la « propreté », ou qui avaient été consciencieusement culpabilisées par une (belle-)mère ou un médecin très interventionniste, et qui décalottaient leur petit garçon trois fois par semaine ».
Années 1970 – Lors de son enfance, L a été victime de tentatives de décalottage forcé de la part de médecins scolaires. À l’adolescence, il s’est infligé un paraphimosis sous la pression des adultes qui lui disaient qu’il serait circoncis s’il n’arrivait pas à se décalotter. Lire le témoignage.
Années 1960 – Alain a été circoncis à l’âge de 4 ou 5 ans : « Mon prépuce était serré et il était impossible de décalotter, ce qui inquiétait beaucoup ma mère qui m’a emmené consulter le médecin. Après quelques séances de décalottage forcé douloureuses, le médecin a dit qu’on devait m’opérer d’un phimosis et donc réaliser une circoncision. » Lire le témoignage.
Témoignage de Hans publié sur le site Stop au déni de l’association Mémoire Traumatique :
« Mon histoire traumatique commence vers l’âge de deux ans. Le médecin en m’auscultant constate que le décalottage de mon prépuce est incomplet et dit à mes parents d’accentuer la toilette pour libérer complètement ce prépuce. Ma mère ne se sent pas de le faire et confie tout naturellement cette mission à mon père, âgé alors de 25 ans. Il s’en saisit scrupuleusement et chaque soir je vais pour cette séance de supplice près du radiateur de la salle de bain. Je m’en souviens véritablement de ce lieu, la balance blanche sous le porte serviette, à côté du bidet. Ce dont je ne me souviens pas c’est : est-ce que j’ai été en érection, est-ce que mon père l’a été ? Ces séances étaient longues, minutieuses et douloureuses. Mon père a même été jusqu’à me décalotter plus que nécessaire et j’en garde des cicatrices. »
Témoignage de A publié sur le site de l’association Polyvalence en 2016 :
« Sur les conseils de notre médecin traitante, ma mère avait tenté sans succès de pratiquer des décalottages forcés. C’était très douloureux, je hurlais et la situation n’a fait qu’empirer. J’ai appris depuis en lisant d’autres médecins que le décalottage forcé peut, en créant des petites lésions qui cicatrisent, durcir le prépuce et donc aggraver le phimosis au lieu de le résorber… Toujours sur les conseils de notre médecin traitante, ma mère a décidé de me faire opérer. »
Témoignage d’Alexandra, mère d’un fils de 7 ans, publié sur Libération en 2014 :
« Je ne m’occupe pas du prépuce de mon fils, c’est le pédiatre qui le décalotte, à chaque consultation. Mais celui que je consultais il y a quelques années ne le faisait pas et du coup, quand celui-là fait ce geste sur mon fils, j’ai toujours un moment de gêne. Je ne sais pas si c’est indispensable ou pas, c’est une question que je me pose souvent. »
Cas rapporté par le Dr Le Houézec en 2012 :
« Stéphane, 4 ans, est amené en urgence par sa mère très inquiète, un lundi matin car, depuis la veille, il existe un gonflement douloureux de l’extrémité de la verge de son fils. Le fourreau du prépuce est complètement rétracté et gonflé, enserrant le gland qu’il ne peut plus recouvrir du fait de l’œdème. Il s’agit bien sûr d’un paraphimosis dont toute réduction manuelle est devenue impossible au fil des heures. La mère de Stéphane avait pris l’habitude de décalotter, dans le bain du dimanche soir la verge de son fils bien que cette manœuvre se soit toujours révélée difficile, douloureuse et visiblement redoutée par son garçon. Elle suivait en cela ce qui lui avait été recommandé, dès la maternité, par la plupart des médecins qu’elle avait été amenée à consulter pour son enfant. Mais cette fois, la traction du prépuce avait été plus insistante et prolongée, si bien que toute réintégration à l’état initial s’était avérée impossible. Une cure chirurgicale de ce paraphimosis dut être réalisée en urgence. Depuis Stéphane ne tolère plus, avec raison, que l’on touche à « son zizi. » »
Cas rapporté par le Dr Le Houézec en 2012 :
« Joan, 4 ans ½, est amené en consultation par sa mère qui s’inquiète de l’aspect de la verge de son petit garçon. Elle raconte qu’elle avait pris l’habitude de décalotter régulièrement le prépuce de Joan, suivant en cela les conseils de son entourage familial et de médecins qu’elle avait interrogés à ce sujet. Elle était ainsi arrivée fièrement, dès l’âge de 9 mois, à rétracter complètement le prépuce de son jeune garçon. Chaque manœuvre était visiblement douloureuse pour Joan, cet exercice s’accompagnant assez régulièrement de petites déchirures de la peau du prépuce qui saignotait fréquemment. Ces exercices devenaient de plus en plus mal tolérés par Joan et sa mère. Celle-ci avait donc espacé les séances progressivement pour les interrompre vers l’âge de 2 ans puisqu’à cette époque le gland pouvait être décalotté en totalité, bien que toujours plus ou moins difficilement. Deux ans plus tard, sa mère est très étonnée de ne plus pouvoir du tout rétracter le prépuce qui fonctionnait si bien auparavant. Celui-ci est de fait épaissi, blanchâtre, induré avec un orifice punctiforme et toute manœuvre de traction est strictement impossible. Il s’agit visiblement d’un phimosis secondaire lié à une sclérose et une rétraction cicatricielle de lésions post-traumatiques du prépuce. Une circoncision sera effectuée quelque temps plus tard sur la verge de Joan. Elle devra même être associée à une « méatoplastie » du fait d’une légère sclérose associée du méat urétral. »
Médias
Binge Audio / Les couilles sur la table
Doctissimo
Le Journal des femmes
Le Soir
RTBF
Binge Audio / Les couilles sur la table
Dans l’épisode Tout sur la bite diffusé en 2020, l’émission Les couilles sur la table, produite par Binge Audio, invite le Dr Galiano qui tient des propos erronés sur la santé du pénis.
Pour une présentation détaillée, se référer à notre analyse.
Problèmes
À ce jour, Les couilles sur la table n’a toujours pas averti ses auditeurs :
- des propos erronés du Dr Galiano
- que le Dr Galiano est en risque de conflit d’intérêt au sujet de la circoncision puisqu’il gagne de l’argent en la pratiquant et en fait la publicité sur un site internet, lequel contient contrevérités et propos spécieux
Ce cas est également signalé dans Professionnels.
Doctissimo
Dans un entretien accordé à Doctissimo en 2022, le Dr Marc Galiano tient des propos gravement erronés et nocifs sur la santé du pénis.
Pour une présentation détaillée, se référer à notre analyse.
Problèmes
À ce jour, Doctissimo n’a toujours pas averti ses lecteurs :
- des propos erronés du Dr Galiano
- que le Dr Galiano est en risque de conflit d’intérêt au sujet de la circoncision puisqu’il gagne de l’argent en la pratiquant et en fait la publicité sur un site internet, lequel contient contrevérités et propos spécieux
Ce cas est également signalé dans Professionnels.
Le Journal des femmes
L’article « A quel âge décalotter bébé et comment s’y prendre ? » publié en juillet 2020 sur le site Le Journal des femmes contient des propos gravement erronés et nocifs : voir notre analyse.
Problèmes
Les journalistes Elodie Benarousse et Julie Giogietta :
- se trompent sur le développement normal du pénis
- préconisent de décalotter l’enfant
- utilisent des arguments spécieux
Prise en compte de nos remarques
Le 20/11/2020, Le Journal des Femmes met à jour son article avec un paragraphe qui mentionne l’Observatoire et cite des passages du dossier sur la santé du pénis.
Ce cas est également signalé dans Professionnels.
Le Soir
Dans un article publié en 2020, Le Soir s’entretient avec le Dr Galiano qui tient des propos erronés sur la santé du pénis.
Pour une présentation détaillée, se référer à notre analyse.
Problèmes
À ce jour, Le Soir n’a toujours pas averti ses lecteurs :
- des propos erronés du Dr Galiano
- que le Dr Galiano est en risque de conflit d’intérêt au sujet de la circoncision puisqu’il gagne de l’argent en la pratiquant et en fait la publicité sur un site internet, lequel contient contrevérités et propos spécieux
Ce cas est également signalé dans Professionnels.
RTBF
L’article Toilette intime du petit garçon : faut-il décalotter bébé ? publié en 2021 sur rtbf.be contient des propos erronés : voir notre analyse.
Problème
À ce jour, RTBF n’a toujours pas averti ses lecteurs :
- des propos erronés de la Dre Abramowicz
Ce cas est également signalé dans Professionnels.
Grand public
Cas publics
Coraly Cox, blog
Dans cet article du 16/09/2019 puis ce podcast mis en ligne le 13/05/2020, Coraly Cox dit :
– « A partir de 9 mois, il est possible de commencer [à décalotter un bébé] »
– « Si le prépuce ne s’est pas élargi naturellement vers l’âge de cinq ans on peut alors parler de phimosis »
Le 28/05/2020, Droit au Corps a contacté l’auteure pour lui signaler ces erreurs. Etant toujours en ligne deux mois plus tard, elles sont signalées dans l’Observatoire.
Cas signalés à l’Observatoire
/
Témoignages
En 2019, Alexandre témoigne sur sa circoncision :
« Certainement que l’origine de l’opération vient du problème que mes parents ont voulu me décalotter trop tôt. Je ne m’en souviens pas aujourd’hui, mais plus tard mes parents m’ont dit que c’était toujours difficile de me décalotter, ce qui veut dire qu’ils ont peut-être forcé sur le prépuce. »
Témoignage de Fabien, père de jumeaux de 8 ans, publié sur Libération en 2014 :
« Ma mère me demande régulièrement si je décalotte mes fils. Elle le fait comme elle vérifie qu’ils sont passés chez le coiffeur ou qu’ils ont les mains propres avant de venir à table. Je botte en touche, je lui réponds « oui, oui, bien sûr », mais la vérité, c’est que je ne le fais pas. Si, j’ai essayé une fois, et comme ce n’était pas si facile à faire, je n’ai pas recommencé. Quand ils étaient petits, on voyait un pédiatre qui ne s’est jamais soucié du décalottage. Et le généraliste qui a pris le relais ne nous en a jamais parlé non plus. »
Mauvaise pratique
La mère de Fabien :
Fabien :
Témoignage de Damien, père de deux garçons de 5 et 10 ans, publié sur Libération en 2014 :
« Mon frère aîné a dû se faire opérer pour un phimosis et ma mère m’a toujours dit qu’elle n’avait jamais osé le décalotter, du coup j’ai pris les devants. Vers 7 ou 8 ans, chez notre médecin de famille, j’ai dit à ma mère de se retourner et j’ai demandé au docteur de m’expliquer. Je n’ai pas tout compris, puisque j’ai bien failli m’arracher le frein en mettant ses conseils en pratique. Mais j’ai persisté et fini par saisir le geste. Je l’ai appris à mes fils. Ma femme ne veut pas s’en occuper, j’ai donc expliqué à mes garçons comment faire sous la douche et, depuis, ils se débrouillent tout seuls. »
Cas rapporté par le Dr Le Houézec en 2012 :
« Sven, âgé de 9 mois, est amené en consultation d’urgence par sa mère qui a découvert le matin même un peu de sang rouge au milieu de la tâche d’urine habituelle qui humidifie sa couche. En examinant les organes génitaux de ce nourrisson, on découvre un discret suintement hémorragique issu du frein du prépuce qui a été superficiellement érodé. Cette lésion est traumatique car sa mère apprendra rétrospectivement que la nourrice de Sven est habituée, lors des changes des jeunes garçons dont elle a la garde, de décalotter l’extrémité de leur verge comme la tradition familiale lui avait appris, pensant en cela éviter des problèmes de phimosis ultérieur. »
Dans son livre L’enfant bien portant publié en 1993, le Dr Naouri signale qu’il reçoit dans son cabinet des garçons blessés suite à des décalottages forcés effectués par les parents.